" Homme à la mâchoire de.... " donc, mais aussi " homme au menton de....", ou bien" homme au cou de....", ou encore " roi du....", ou plus simplement " homme de...." et " hommes en....", etc.... suivis d'un nom de métal ou de pierre précieuse. Nous avons tous le souvenir d'avoir vu au cirque ce genre de numéros toujours impressionnants.
En ce qui me concerne, je me souviens du picard Guy Vert's (Michel Guidez), dit l'" homme à la mâchoire d'acier ", mais ce n'était pas chez " Rancy " :
Chez les Rancy, on se souviendra plutôt de l'" homme de plomb " insoulevable, un certain Pierre Taxil :
Quelques uns des numéros insolites parmi les nombreux qui ont un jour été présentés par la famille Rancy dans ses différents établissements, ont déjà eu les honneurs de la " Mémoire des Rancy ".
Ainsi, vous vous souvenez certainement de l'homme qui en 1923, se dévissait la tête chez Napoléon Rancy. Il s'appelait Nil'Loc, ou encore de celui qui, chez son frère Alphonse deux années plus tard, transformait l'eau en liqueur. C'était Ryss, le " barman de Satan ". Il y avait aussi en 1927, sous le chapiteau de Napoléon, l'homme aux pieds merveilleux. il s'agissait de El Roy.
Aujourd'hui, je complète la galerie avec une attraction inédite, tout au moins pour ce blog, avec " l'homme de plomb immatériel " ou " insoulevable " ou encore le " grand problème qui occupait les savants " dont la presse mondiale avait parlé des discussions passionnantes et passionnées, qui possédait la capacité d'augmenter son poids par un simple effort de sa volonté. Ce fut le " manager " Fred Curtiss qui le présentait en 1921 sur la piste d'Alphonse Rancy. Son nom était Pierre Taxil. Je ne dispose malheureusement que de l'affiche ci-dessous à vous montrer à défaut de description de description précise du numéro.
Car évidemment, il y avait là, une fois de plus, une astuce derrière tout cela, une astuce qu'a un jour déjouée un autre artiste comme en atteste le second document ci-dessous....
Ou encore de Joe Breitbart, dit le " roi du fer " que l'on put apprécier aussi chez " Jean Houcke " à Amiens :
Briser des chaînes avec les seuls poignets et ce, à l'endroit exact qu'un spectateur avait désigné, enfoncer un clou de quinze centimètres dans une poutre d'un seul coup de poing, couper un annuaire avec la seule tranche de la main, plier un morceau de fer en cercle ou autre ornement de ferronnerie sans aucune faute de proportion, en l'appuyant sur sa cuisse ou sa nuque, déplacer une limousine occupée par une dizaine de personnes avec la seule force de la mâchoire. Voilà ce que les spectateurs du cirque d'Alphonse Rancy purent voir lorsque celui que l'on surnommait " l'homme le plus fort du monde ", " le roi du fer ", ou encore le " ferronnier des Niebelungen " s' y produisit en 1927.
Joe Breitbart, c'était le nom de cet " homme fort ", lequel était polonais et qui fut tour à tour champion du monde de force poids mi-lourd, recordman du monde d'haltérophilie, champion olympique en 1928. Lorsqu'il s'exhiba sur la piste du " Cirque Rancy ", ce jeune athlète, qui n'avait que vingt-deux printemps, était déjà une référence en matière de plastique. Sa longue chevelure blonde et frisée, rejetée en arrière et découvrant un front large, la beauté de ses traits, la blancheur de sa peau, le galbe de son corps admirablement sculpté, esthète aux muscles allongés, n'étaient point trompeurs. Breitbart était aussi une référence au niveau artistique. Son numéro associait un mélange de force et de fakirisme. Outre les exercices précités, l'exhibition comprenait d'autres moments forts, comme celui où, couché sur un " lit de clous ", on mettait sur la poitrine de l'athlète, un piano et un pianiste qui jouait de l'instrument, tandis que l'homme fort battait la mesure du pied. Un bloc de sept cent cinquante kilos, une enclume sur cette pierre et deux hommes frappant cette enclume à tours de bras avec des marteaux de forge, succédaient au piano, sans que l'hercule en fut incommodé, se débarrassant même de cet énorme poids en un rien de temps. Plus fort encore, cette position sur la planche à clous, compliquée du passage d'hommes et de chevaux sur une sorte de " trottoir volant ". Mais, derrière tout cela, bien plus que la plastique et la force, il y avait surtout un énorme travail et une méthode qui rendaient l'athlète encore plus admirable.
Inutile de dire après tout ceci, et sans faire de mauvais jeu de mots, que Joe Breitbart constituait incontestablement le clou du programme 1927 du " Cirque Rancy " durant une partie de la saison, ainsi que de celui du " Cirque Jean Houcke " à Amiens auparavant, et bienheureux fut le public qui eût la chance de l'applaudir....
Alors, extirpons trois des métaux du document de gauche, ajoutons la pierre précieuse de droite, et, de l'élément le plus brillant au plus commun, vous aurez le nom, ou plutôt le surnom ou l'appellation des quatre artistes ou numéros que nous allons évoquer durant la semaine qui vient....