De cet arbre généalogique bien incomplet de la famille Houcke publié hier, se détache un nom incontournable de celle-ci, celui de Tourniaire :
Où peut-on donc placer le nom de Tourniaire sur les arbres généalogiques des Rancy ? Eh bien, c'est très simple, enfin, façon de parler. Sur celui des Rancy, il faut pointer le doigt sur " Marcelle Houcke ", fille de Jeanne et Alphonse Rancy, qui, comme on le sait épousa en 1913, à l'âge de dix-huit ans, un certain Jean Houcke. Sur celui des Houcke, à l'inverse, c'est évidemment sur le nom de " Jean Houcke " qu'il faut se placer. Jean Houcke dont la mère était précisément une Tourniaire, Fanny de son prénom, fille de Louis et Marie-Jeanne Tourniaire, enfant de la balle elle aussi, et épouse d'Eugène-Louis-Léonard Houcke, lui-même fils de Jean Léonard lequel avait épousé une certaine Adèle René. Parmi les ancêtres de Fanny Tourniaire, on trouve le Baron Jacques Tourniaire, ou plutôt de Tourniaire, noble Dauphinois qui devint, pour la haute école, l'élève d'Astley qui, comme on le sait, avait, à la fin du XVIIIème siècle, doté Paris de sa première piste de cirque. Jacques de Tourniaire dirigea un cirque avec son épouse, établissement qu'il monta plusieurs fois non loin du château de Versailles, allant jusqu'à dresser des chevaux pour le monarque, avant de s'exiler à l'époque de la Révolution et d'émigrer vers les bords du Rhin où plus d'un combattant de l'armée de Condé vint applaudir la troupe équestre formée par ses soins, une troupe qui parcourut aussi l'Italie, le Danemark et la Russie. Il mourut en 1820 tandis qu'il fut premier écuyer et directeur des écuries du Tsar Nicolas 1er. Ses descendants furent nombreux, pratiquement tous devenus des écuyères et des écuyers de grande classe. Parmi eux, l'un de ses fils, Jean-Marie Louis François, dit Louis Tourniaire, autrement dit le père de Fanny Houcke-Tourniaire, qui, dit-on, enseigna l'équitation au Prince Louis-Napoléon, ou encore Philippe Tourniaire qui dressa des chevaux pour le Sultan Abdul Hamid II. Ajoutons que Fanny Tournaire, surnommée la " Taglioni " équestre, descendait elle-même du Baron Philippe de Tourniaire qui, tenez vous bien, dressait les chevaux pour les divertissements de la Cour de Versailles sous le règne de Louis XIV. Tout un programme....
D'autres noms fameux du monde circassien sont également inscrits dans cet arbre, comme, par exemple, celui de Steckel que nous connaissons bien ici :
S'ils n'avaient été que clowns musicaux, on aurait évidemment pu les retrouver dix-neuf années plus tard sur une piste de cirque, mais voilà les Steckels applaudis chez " Sabine Rancy " en 1977 étaient aussi acrobates et ils n'avaient donc pu garder la même souplesse durant autant de temps. Issus d'une grande famille de cirque danoise, la soeur et ses deux frères étaient en réalité les enfants de l'un des deux Steckels vus en 1958 au " Cirque Napoléon Rancy ". Outre leur entrée clownesque particulièrement musicale, ils exécutaient un numéro au cours duquel, après avoir joué de la trompette avec ses frères, la jeune fille se faisait manipuler sans pitié pour ses articulations, par les deux garçons qui lui imposaient de la pire des façons les équilibres les plus fantastiques. En 1958, les Frères Steckels, donc respectivement leur père et oncle, excellaient aussi dans l'acrobatie tout en formant comme eux un bon duo comique où la musique avait toujours la part belle. On les retrouvera en 1961, toujours chez " Napoléon Rancy ", dans une prestation d'illusionnisme burlesque. Mais ce n'est pas tout.... En 1900, au " Cirque Rancy ", le père de ces derniers paraissait déjà en piste à deux reprises, une première fois en temps que " jockey rider ", autrement dit il effectuait de la voltige à cheval, et une seconde fois avec un groupe de chiens qu'il avait lui-même dressés avec brio, des chiens qu'une certaine Miss Steckel, probablement la soeur de ce dernier, présentait aussi au " Music-Hall Gallici-Rancy " six ans plus tard. Je n'ai en revanche pas trouvé de traces de la présence chez les Rancy de Alexander Steckel, célèbre trapéziste de la deuxième moitié du 19ème siècle et probablement père du Steckel applaudi en 1900 chez Alphonse, mais comme je l'ai déjà écrit à maintes reprises, avec les Rancy, on ne peut jamais dire jamais....
Ou encore celui de Blumenfeld, déjà évoqué ici, et pour qui un bel article m'a un jour été envoyé par des descendants de la famille en question.
Mais, beaucoup manquent à l'appel à l'instar des patronymes de Gautier, de Fouraux (arrivés dans la généalogie des Houcke par le biais des Tourniaire), de Loyal même, et j'en passe. Et puis, on y trouve aussi quelques patronymes moins connus, voire inconnus, circassiens ou non, tels Borch, Weisenpach ou encore Worms, ce dernier étant en lien avec le célèbre banquier du même nom.
Je tiens à revenir cette semaine sur quatre autres noms, soit un par génération (depuis celle de Jean Léonard jusqu'à celle des enfants de Marcelle et Jean Houcke), présents ou non dans l'arbre précédemment publié, des noms qui ont pour points communs le fait de n'être jamais parus chez les Rancy et d'ailleurs pas forcément davantage, pour certains d'entre eux, chez les Houcke, et d'avoir été un jour ou un autre liés au monde circassien, même si, pour au moins l'un d'eux, il n'est pas directement issu de celui-ci. Ces quatre noms sont ceux de Slezac pour la génération de Jean Léonard, de Olschanski pour la suivante, de Morris pour la génération des enfants de Marcelle et Jean Houcke et, enfin, de Benson en ce qui concerne la branche descendante de la famille....