" Le Progrès ", quotidien régional lyonnais, est né en 1859, soit trois années seulement après la création du " Cirque Rancy ". Autrement dit, son histoire a toujours été intimement liée à celle de l'illustre famille dont la capitale des Gaules fut le berceau, et les Rancy ont toujours eu une bonne place dans les pages du journal même lorsque ceux ci ne furent plus sur le voyage, comme en témoignent les quatre documents photographiques ci-dessous :
Sur la première photo qui date des années 1950, on découvre la façade du " Cirque Napoléon Rancy " dirigé par Tilly et Henry.
La seconde nous montre les trois Romanos, acrobates cyclistes qui firent les belles heures de ce même établissement en 1962.
Sur le troisième document, vous aurez bien sûr reconnu Sacha Houcke, descendant des Rancy de par sa grand-mère Marcelle, assis dans sa caravane au " Cirque Médrano " de Raoul Gibault en octobre 2021 à Lyon.
Toujours en 2021 et toujours à l'occasion de la désormais traditionnelle venue automnale de " Médrano " à Lyon, le photographe du " Progrès " a immortalisé sur le quatrième document Sacha Houcke et Raoul Gibault devant le tombeau des Rancy au cimetière de la Guillotière à l'occasion du lancement de l'association " Les Rancy, bienfaiteurs de Lyon ", association destinée à sauvegarder et restaurer ce mausolée qui a subi les affres du temps et qui, malheureusement, était quelque peu laissé à l'abandon.
Mais, remontons dans le temps et à l'année 1950 très précisément, avec ce dernier " pavé de presse " paru cette fois dans " L'Est Républicain ", autre grand quotidien régional encore existant, et annonçant l'un des deux programmes du " Cirque Napoléon Rancy " à l'occasion du traditionnel séjour nancéien de celui-ci :
Si au nom de Lyon, on ajoute un " S ", on obtient Lyons qui est celui d'un remarquable numéro de perchistes, numéro dont le porteur descendait de la famille circassienne italienne des Marcantoni, d'où l'appellation exacte de la troupe, les Lyons Marcantoni. Au nombre de quatre, ces artistes qui s'avéraient aussi être des annelistes réputés, constituaient l'une des meilleures compagnie du genre devant l'extraordinaire de certains de leurs exercices toujours appréciés des techniciens et régulièrement renouvelés. Le tourbillon sur poignet du plus jeune des voltigeurs autour d'une chaîne s'avérait une prouesse étonnante, comme l'était encore l'utilisation de la double perche dont ils furent un jour les créateurs du numéro. Et le mérite d'inventer ces nouveaux exercices augmentait d'ailleurs à chaque fois, car force est de constater que les voltigeurs du " porte-perche " croissaient aussi en âge, en taille et en poids. Les petits devenaient des grands, et avec un développement physique de futurs athlètes porteurs. Heureusement que Lyon Marcantoni avait l'épaule large et la résistance magnifique " olympique et olympienne " comme il se disait classiquement. Cela explique aussi que les membres de la troupe se renouvelaient régulièrement. Parmi eux, l'on pouvait voir des artistes qui, plus tard, feront partie d'autres troupes de perche portée à l'image de Fabbrini ou encore de divers numéros de main à main ou d'" art et force ", tels les Mangini ou les Omanis ou tout simplement d'acrobatie à l'instar des deux Bruno. Créée au milieu des années 1920, la troupe des Lyons Marcantoni se disloquera une dizaine d'années plus tard pour réapparaître après la seconde guerre, durant quelques saisons, avec, bien entendu, de nouveaux membres en son sein dont Pablo Marcantoni, son instigateur, fils du créateur du numéro. Ce fut cette troupe que les spectateurs nancéiens purent applaudir en 1950 sous la semi-construction " Napoléon Rancy ". Une partie des artistes qui la composèrent, dont Pablo, ressusciteront plus tard le numéro aérien présenté par les Lyons Marcantoni. Sous le nom de cinq Marcantoni, ils évolueront au ciel du chapiteau dans une attraction mêlant trapèze Washington et anneaux. Ils avaient ainsi fondé la première troupe de trapèze Washington, troupe dans laquelle " les balancements en équilibre de tête et les suspensions diverses permettaient d'admirer la force extraordinaire et la maîtrise incomparable de ces artistes " au numéro tout à fait inédit. Trois des Marcantoni se produiront également dans le numéro de force des Marno Bros, internationalement connu, lequel fera partie, tout comme celui des cinq Marcantoni, du programme 1957 de l'établissement de Tilly et Henry Rancy....
Je pensais avoir déjà publié un article sur les célèbres Marcantoni, mais, faute de l'avoir retrouvé, sans doute égaré lors de la sauvegarde des données de l'ancien " Skyblog La Mémoire des Rancy " vers le nouveau blog, je l'ai donc réécrit en ajoutant le nom de Lyons, un nom qui constitue, en tout cas, un tout premier indice qui nous emmène tout droit vers le thème de la semaine à venir. Peut-être, en avez vous d'ailleurs déjà une petite idée ?