On l'a fait naître à Cuba, au Pérou ou encore en Inde. Eh bien, pas du tout à vrai dire. Blacaman vit le jour en Sicile. On l'a dit de race noire ou métissée. En réalité, il était blanc. On le disait, ou plutôt, il se disait magicien et hypnotiseur. Un grand mot, sans doute. Il était davantage charlatan et arracheur de dents. On l'a fait mourir dans l'exercice de sa profession lors du tour dit de " l''enterré vivant ". Absolument pas. L'artiste décéda dans son lit en 1949 à seulement quarante-sept ans. Il faut dire que sa petite taille, sa coiffure afro-brésilienne, la couleur de sa peau, son slip en peau de panthère le faisaient ressembler à un sauvage, pouvant ainsi donner le change. Une chose est sûre en tout cas, Blacaman était un véritable showman, un showman qui fit ses premiers pas au Vénézuela en 1930. On ne pouvait lui contester ses facultés à dresser des animaux, tels des fauves et surtout des sauriens. Le clou du numéro qu'il présenta notamment chez " Hagenbeck " et aussi au " Cirque Rancy " en 1932 consister à exercer son pouvoir soporifique sur ces derniers, faisant précéder l'entrée de ces bêtes étranges d'un véritable prestation de fakirisme avec planche à clous et donc " enterré vivant ". Blacaman reste le seul magicien d'avant-guerre dont nous possédons un témoignage cinématographique du numéro. En effet, dans le film " Sans peur et sans reproche " ou " Le cirque en folie " de W.C. Fields, traduction française de " You can cheat an honest man ", on peut le voir en action en compagnie du ventriloque Bergen et de sa marionnette Charlie Mac Carthy. Une dernière chose: Blacaman avait une assistante, une certaine Renée Bernard, plus connue sous le nom de Koringa, laquelle reprendra son numéro, avec la partie fakirisme en moins, une fois la retraite annoncée de Blacaman....
Mots clés : Rancy cirque magie fakirisme
Demain, troisième article consacré aux " Maîtres du Mystère ", et plus particulièrement à un certain Keith Clark