Quand on parle de Babylas, clown populaire du premier quart du 20ème siècle, et même un peu au-delà, on ajoute généralement " et ses oies savantes ", même si le dressage de ces animaux avec lequel il s'est rendu célèbre, ne constitue qu'un des trois volets de sa carrière, le second très exactement, qui eût lieu entre 1907 et 1932 environ. C'est d'ailleurs en cette qualité de clown dresseur que Babylas 1er comme il se définissait, se produisit en plein air au " Jardin d'Acclimatation " de la capitale en juin 1930 dans un spectacle qui comportait entre autres, un certain Gilbert Houcke qui ne présentait pas encore de fauves, mais se révélait être un merveilleux écuyer voltigeur. Au son d'un orchestre tzigane, ces deux artistes étaient accompagnés en piste par d'autres attractions, telles Thipps, un jongleur manipulateur et prestidigitateur, l'équilibriste Masu, les clowns Bobby et Lippo, les trapézistes volants Volkers, les funambules Birkeneder, ainsi qu'une cavalerie en liberté et une troupe acrobatique roumaine. Même s'il ne fut pas le créateur du genre, comme il le disait volontiers - il y eût bien d'autres dresseurs d'oies avant lui - c'est pourtant de lui que se réclamaient d'autres dresseurs tels Angelo ou Dodor Fanni, qui reprirent ses exercices ainsi que ses répliques comme " Courissez ! Trottissez ! Galopissez ! Voilà les oies de la capitale ! ". Avant 1907, et c'est là le premier volet de la carrière de Babylas, il avait d'abord été un auguste de reprise avant de tenir différents rôles, souvent féminins, dans diverses pantomimes, et surtout, selon les connaisseurs, de devenir un interprète magistral de la parodie d'" Hamlet " aux côtés d'Orlando Averino. C'est le " Nouveau Cirque " de la rue Saint-Honoré, alors dirigé par , qui le vit débuter en 1888 avant de se produire sur bien d'autres pistes comme celles de " Ducos ", de " Sivieri ", de " Fernando " où lui succéda Géronimo Médrano, du " Cirque de Paris " ou d'" Ancillotti " et enfin, celle de " Médrano " où, troisième partie de sa carrière, Babylas 1er acheva celle-ci comme il l'avait commencée, à savoir auguste de reprise. Aujourd'hui oublié, et c'est bien dommage, celui dont Tristan Rémy comparait la silhouette à celle de Little Tich, reste l'un des seuls "clowns dresseurs ", et c'est encore le " poète des clowns " qui le dit avec le talent qu'on lui connait, à avoir pris son rôle au sérieux.
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