Les origines des Bostons remontent, comme pour beaucoup de numéros utilisant des engins motorisés, à 1910, lorsque, sous le nom de Bretons, Victor Boston en compagnie son épouse et de son frère Charles, montèrent un " saut à la bascule à moto ", une attraction au cours de laquelle Madame Boston, ou plutôt Breton, chevauchant une petite moto placée d'un côté de la bascule, tandis qu'à l'autre extrémité, son époux ou le frère de celui-ci, sautaient sur l'autre extrémité, la petite moto effectuant alors un étonnant saut périlleux en arrière. Une fois la guerre 1914-1918 achevée, Charles étant tombé aux portes de Verdun, Victor Boston et son épouse montèrent une attraction d'acrobatie sur cycles, Victor Boston ayant appris, dès l'âge huit ans, les rudiments de cette discipline auprès des célèbres Kauffmann. Le couple partit pour un tour du monde qui commença par la France, avant de se poursuivre par l'Allemagne, l'Autriche, la Russie et la Sibérie. Là, il rencontra Franco, un italien, ancien trapéziste volant, et avec lequel, sous le nom de " Boston et Franco ", ils allaient former un duo de cyclistes comiques, continuant ainsi leur tour du monde en passant par la Chine, le Japon, l'Amérique du Nord et l'Amérique Centrale, les Philippines, les Indes anglaises, la Birmanie, la Cochinchine, Ceylan, Sumatra, Java, Bornéo, l'Afrique du Sud, Djibouti, le Mozambique, Aden, l'Egypte, l'Italie, et j'en oublie certainement. La troupe Boston était alors composée de quatre personnes, et débuta pour la première fois à Paris au Parc des Princes, le 24 juillet 1920, jour de l'arrivée du " Tour de France " cycliste. En 1923, Victor Boston voulut " essayer " à nouveau la moto en imaginant un numéro de " batoude en moto " au cours duquel, les acrobates, chevauchant les machines lancées à toute vitesse, allaient effectuer voltiges, pirouettes, équilibres à deux ou trois personnes, et bien sûr, le fameux saut au tremplin, clou de l'attraction, un saut que les Bostons, qui avaient aussi ajouté des autos miniatures à leur palette, allaient réaliser sur des pistes, mais également des scènes, parfois étroites (six mètres sur six), le spectateur, voyant à peine le point de départ et celui d'arrivée, ayant surtout la brève et fulgurante vision de la moto ou de l'auto traversant l'espace à un 1,75 mètre du sol. A son apogée, la troupe Boston compta jusque quatorze membres en son sein, une véritable " société des nations ", disait son chef de file.
Si le public " rancynien " vit les Bretons en 1913 au " Cirque Rancy ", les Bostons, quant à eux, furent engagés au " Cirque Napoléon Rancy " en 1927, au " Cirque de Troyes " en mars 1929, dans un spectacle signé André Rancy, ainsi qu'au " Cirque Houcke-Rancy " en mars 1930 à Bordeaux.
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