C'est en faisant du rangement l'été dernier que je suis tombé sur un numéro du " Cirque dans l'Univers " datant du second trimestre de l'année 1976 dans lequel on relatait le décès de Lisette Caron. Issue d'une famille sédentaire, Lisette Caron, ou plutôt Rita Dauriac, pseudonyme qu'elle prit tandis qu'elle était chanteuse lyrique, rencontra un jour sur son chemin le " Cirque Caron ", fameux établissement de l'époque, alors dirigé par Auguste Caron et ses trois fils. En 1913, elle épousa l'un d'eux, Philippe, abandonnant par la même occasion l'art vocal et, à force de travail et de persévérance, et évidemment physiquement douée, Madame Caron devint la partenaire de celui-ci dans divers numéros particulièrement audacieux avant de devenir elle-même une artiste accomplie. on la vit notamment, avec Frédéric Caron, le frère de Philippe, présenter un numéro de force, sous le nom de Doriac's, attraction au cours de laquelle elle effectuait la tire aux cheveux, la " femme canon ", capable de soulever huit hommes sur une planche, en se tenant sur des tréteaux, ainsi qu'un cheval qu'elle levait au moyen de chaînes. De nature pétulante et primsesautière, Lisette Caron, dont j'ignore d'ailleurs le véritable nom, réalisait des divers numéros dans le cirque familial et lorsque ce dernier ne " tournait " pas, sur d'autres pistes. Celle d'Alphonse Rancy fut de celles-là, en 1918, dans le second programme lyonnais de l'établissement. Après la disparition, en 1926, du cirque des trois frères Caron, qui prit parfois divers comme le " Cirque canadien " en 1921, elle avait dirigé avec eux un carrousel, le " Palais des Fêtes " avant de demeurer avec son mari et son beau-frère, à la tête d'un autre métier forain, l'" Eden Palais ", qui, en 1959, fut vendu et embarqué pour les Etats Unis. Elle prendra alors une retraite bien méritée en Champagne. J'aime bien évoquer, de temps à autre, dans " La Mémoire des Rancy ", ces noms, souvent moins connus que ceux du fameux " Club des Cinq ", auquel il faut en ajouter quelques autres. Désormais, aux patronymes de Cassuli, de Figuier, de Périé, de Vancraeyenest ou encore de Zanfretta, pour n'en citer que quelques-uns, déjà honorés ici, il faut donc ajouter celui de Caron qui y fait désormais son entrée.
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