Voilà encore une famille qui a voué sa vie au cheval et à la direction de cirques. Il fut donc normal que quelques uns de ses membres foulent un jour une piste portant le nom de Rancy.
Les Carré, comme les Strassbürger évoqués plus haut, sont allemands, bien que le nom évoque des origines françaises, et, comme ces derniers également, ils se sont rapidement installés aux Pays-Bas. Ce furent les frères Wilhelm, Carl et Ernest, fils de Joseph, lui-même écuyer et voltigeur, qui sont à l'origine de la dynastie. Wilhelm fonda le " Cirque Carré ", que son fils Oscar fit prospérer. A la mort de celui-ci en 1911, Albert, marié à Lola Schumann, autre grand patronyme de l'art équestre, prit la succession. Ce dernier eût trois enfants, Harry, Ernie et Albert (dit Albert Junior, ou encore Tully). Ce furent Harry et Albert que l'on put tout d'abord applaudir au
" Cirque Rancy " sans prénom à Bordeaux en octobre 1934, le premier dans une " voltige cosaque ", puis les deux frères réunis à la tête d'une cavalerie en liberté, et enfin, en compagnie d'André Rancy, Harry et Albert se retrouvaient pour un triple tandem. Il faudra attendre 1943 et la création du " Nouveau Cirque des Champs Elysées " par Albert Rancy pour revoir Albert-Tully Carré sur une piste " rancynienne ". Avec lui, la cavalerie en liberté, régulièrement renouvelée, était au programme de l'établissement. En 1949, chez Tilly et Henry Rancy, Albert, encore lui, interviendra à deux reprises dans le spectacle, avec les chevaux en liberté d'abord, puis dans une fantaisie équestre avec Sabine Rancy, tandis que cette dernière, en compagnie de Violette, l'épouse d'Albert, présentait une double haute école. Quant à Harry Carré, on le reverra dans le même établissement en 1952, où il apparaissait successivement dans deux prestations équestres, une splendide cavalerie en liberté et une haute école, alors que son fils Maurice (en réalité écrit avec un o), ressuscitait les " Jeux Romains ", " retour au cirque antique ", comme le suggérait le programme de la saison. Une dernière trace de la présence des Carré chez les Rancy, ou plus exactement chez les Houcke cette fois, remonte à l'été 1929. C'était au " Cirque Municipal d'Amiens " lors du traditionnel séjour de Jean Houcke à la Saint-Jean. Cette année-là, en effet, Harry Carré apparaissait avec le directeur et son épouse Marcelle Rancy, dans une triple haute école de belle tenue. Comment pouvait il d'ailleurs en être autrement quand on s'appelle Carré, Houcke et, bien entendu, Rancy....
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