Des ménageries "grandeur nature " aux ménageries " miniature "
Il existe de nombreuses façons de classer les ménageries. On peut le faire suivant leur taille, par exemple de la plus grande à la plus petite, ou bien en fonction de la nature des animaux qu'elles présentent, ou de leur variété. On peut encore distinguer les ménageries qui les exhibaient, avec ou sans cage. Dans tous les cas de figure, la " Ménagerie Bidel " (photos ci-dessus et ci-dessous) y trouve sa place au premier plan. Je ne reviendrai pas ici sur cette dernière, ayant déjà fait l'objet d'un long article que je viens de publier sur le nouveau blog de la " Mémoire des Rancy ". Je me contenterai d'évoquer ce jour de novembre 1885 où celle-ci s'installa au " Cirque Rancy " à Bordeaux :
Le " Cirque Rancy ", ou plutôt l'ancien " Cirque Rancy ", quai de la Grave à Bordeaux.... Nous sommes fin novembre 1885. Théodore Rancy venait de quitter la construction de bois où il avait fait un long séjour automnal, et le célèbre François Bidel s'apprêtait à y effectuer la réouverture de sa ménagerie qui devait avoir lieu le 22 de ce même mois. Le temps était maussade ce jour là, mais le public répondit présent dans le bâtiment du cirque qui, il faut bien le dire, était peu disposé pour ce genre de spectacle. Il fut, néanmoins, utilisé d'une manière très heureuse. En entrant à gauche, près des premières, se trouvait l'orchestre composé de vingt musiciens. Les voitures renfermant les animaux étaient placées les une à la suite des autres, formant un fer à cheval. La " cage théâtre ", comme on l'appelait, celle où le dompteur faisait évoluer ses fauves, était située au centre du fer à cheval, visible de tous les points du cirque. Le succès était, comme je l'ai dit au rendez-vous comme partout où le fameux belluaire se produisait. Il faut dire que les spectateurs étaient alors friands de ce genre de spectacle et que celui qui n'était pas encore le beau-père d'Alphonse Rancy - il le deviendra quatre années plus tard - possédait déjà la plus belle et la plus grande ménagerie de France.
Pour cette semaine, j'ai choisi de classer les ménageries, foraines et circassiennes, en fonction du nombre d'animaux qu'elles contenaient.
Et si, une nouvelle fois, l'établissement " bidélien" apparaît en " pole position ", je vais évoquer quatre autres ménageries, deux foraines, " grandeur nature ", et deux circassiennes, plutôt" miniature ", qui, un jour ou l'autre, ont eu un lien avec les Rancy et, à fortiori, pour certaines d'entre elles, avec les Bidel : la, ou plutôt les ménageries des Pezon tout d'abord. Ceux-ci, amis des Bidel et des Rancy, formaient, comme eux, une véritable dynastie. La " Ménagerie Chevrier Faïmali " ensuite, dite " Ménagerie Milanaise ", dont on découvrira la parenté exacte avec les Bidel et donc avec les Rancy. La ménagerie " miniature " de Salvator, lui-même ancien dompteur de fauves chez Bidel, et qui s'est reconverti en dresseur de " petits animaux " qu'il présenta chez les Rancy. Enfin, pour clore la semaine, je parlerai de Fessi qui, lui aussi, monta une sorte de " ménagerie miniature ". Sans lien aucun avec les Bidel, il n'aura jamais côtoyé les grands fauves, mais, en revanche, il fut un fidèle des Rancy où l'on ne compte plus ses parutions.