Son passage dans un établissement portant l'illustre nom, fut émaillé d'une anecdote que j'ai rapportée par ailleurs et que rapporte Jérôme Médrano dans " Une Vie de Cirque ". Henry Rancy adorait faire des blagues et Paul Berny en fut un jour la victime à Rouen. Le directeur fit en effet croire au public que le jongleur était sourd et muet de naissance, et donc qu'il ne servait à rien de l'applaudir, mais qu'il fallait plutôt agiter un mouchoir pour saluer comme il se devait les prestations de l'artiste. Le jongleur, ignorant la chose, entra en piste le moment venu, et fit son numéro. Premier truc: pas un applaudissement, quelques mouchoirs. Second truc: pas une claque, davantage de mouchoirs, et ainsi de suite. Au final, lorsque Berny salua le public dans un calme plat, ce fut une forêt de mouchoirs qui s'agita, sous le regard éberlué du jongleur qui ne se doutait toujours de rien et qui déclara ensuite dans les coulisses: " Mais qu'est-ce qu'ils ont ces ballots là ? Ils sont fadas avec leurs mouchoirs !".
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