E comme Ecuyères à cheval (3) : Palmyre Annato

Parmi toutes les écuyères que nous évoquons cette semaine, Palmyre Annato est certainement celle dont le nom reste le plus marquant de l'histoire de sa discipline qu'on appelle communément le " travail à panneau ", travail inspiré des codes du ballet classique qui, faut-il encore le préciser, respecte les canons de la féminité, non seulement au niveau de la gestuelle (grâce du port des bras, déplacements glissés, reprise de pas de danse, etc....), mais aussi au niveau vestimentaire. je veux parler du port du tutu. Le nom de cette écuyère, née à Copenhague en 1829 d'une danseuse équestre, Palmyra Pizziani et d'un chanteur, a figuré au programme de nombreux cirques, à commencer par les établissements parisiens du 19ème siècle, et tout particulièrement au " Cirque des Champs Elysées " au temps d'Adolphe Franconi, où, lors de sa réouverture en avril 1850, elle figurait au programme aux côtés d'autres écuyères célèbres telles Caroline Loyo, Edwige Brillof, Emelina Lambert et Paule Seigneurie. Au " Cirque Rancy ", Palmyre Annato se produira " sur le tard ", puisque qu'on ne la trouvera au programme de celui-ci qu'en 1875, alors qu'elle avait déjà plus de quarante-cinq ans et une très longue carrière derrière elle, commencée très jeune à l'instar d'autres filles de banquistes, foulant la piste dès l'âge de huit ans, dansant alors debout sur un cheval nu, à Varsovie. Après une tournée en Russie, Palmyre Annato entra dans la troupe d'Alessandro Guerra à Vienne où elle rencontra Virginie Kenebel qui deviendra Madame Victor Franconi. Mais, ce fut à Berlin où elle côtoya Antoinette Lejars-Cuzent que son rêve parisien se dessina. Et ce fut donc au " Cirque des Champs Elysées " qu'elle poursuivra son apprentissage d'écuyère sous la férule d'Adolphe Franconi et en compagnie de ses petites soeurs Maria et louise. Chez " Rancy ", en 1875, Palmyre présenta son " travail grâcieux à cheval " corsé par le " saut des cercles ".