Vous commencez à me connaître et savez que j'aime bien effectuer des classements, moi qui n'ai pourtant pas beaucoup d'ordre sur le plan matériel et qui privilégie plutôt le versant neuronal de la chose. Alors, en ce qui concerne les écuyers de cirque à cheval, il y a, comme toujours, plusieurs façons de les classer. On peut le faire selon la discipline qu'ils honorent. On distinguera ainsi les numéros de voltige, de poses, de pyramides, de danse, mais aussi de jonglerie à cheval, d'attelages, et, bien entendu, de haute école. De plus, au sein de chacune de ces disciplines, il existe des variantes. Ainsi, par exemple, la voltige peut être indienne, à " la cosaque ", à la " Richard ", à la " jockey ", ou encore de cheval à cheval. On peut aussi effectuer un classement selon le travail effectué avec ou sans harnachement. Là encore, dans le premier cas, il peut s'agir d'un surfaix, d'une véritable selle ou d'un " panneau ". Nu, le cheval a alors le dos légèrement résiné, ce qui permet aux écuyers acrobates de ne pas glisser. On peut encore classer ces derniers en fonction de la rapidité d'exécution des exercices, au galop, au trot, aux deux allures ou au pas comme c'est le cas pour la haute école. On distinguera les écuyers travaillant debout ou non, ou bien seuls ou pas, comme c'est notamment le cas pour les numéros de poses, de pyramides ou les jongleurs. Enfin, le sexe de l'artiste est aussi un élément qui entre en ligne de compte puisque, s'il y a évidemment des écuyères et des écuyers, à une certaine époque, les travestis ne furent pas rares.
C'est précisément par un écuyer que nous allons commencer la semaine, Félix Thomasso. Son nom ne vous dira sans doute pas grand chose, contrairement aux écuyères de renom de la seconde moitié du 19ème siècle et du début du 20ème que nous allons évoquer durant la semaine qui s'annonce et pour lesquelles le public, notamment parisien, se pressait d'aller au cirque, presque uniquement pour elles.
Mais, revenons donc à Monsieur Thomasso, un fidèle des cirques " Rancy " de la fin du 19ème siècle, et qui était un jockey, évoluant généralement seul, mais pas toujours, au galop sur un cheval sellé. Voici ce que j'écrivais à son sujet le 2 février 2015 :
C'est Monsieur Thomasso qui vous salue donc aujourd'hui. Ecuyer consommé et infatigable, surnommé le " jockey madrilène " ou encore le " Royal Jockey ", il voltigea à cheval au " Cirque Rancy " en 1878, 1884, 1890 et 1891, effectuant notamment maints sauts périlleux par dessus le drapeau de son pays brandi pour l'occasion depuis le centre de la piste. En 1891, dans une scène intitulée " Les deux Gladiateurs ", il se produisait encore avec un autre écuyer fameux de l'époque, un certain Martineck.