Ah ! Comme j'aurais aimé connaître cette époque où les numéros équestres firent les belles heures du cirque. Comme j'aurais voulu assister à ces numéros de voltige, de travail " à panneau ", de pyramides ou encore de pas de deux à cheval, pour n'en citer que quelques-uns, tels qu'ils étaient présentés sur toutes les pistes du monde. De nos jours, hormis les cavalerie en " en liberté ", seules des attractions comme " La Poste " ou la haute école sont rarement, et même de plus en plus rarement, présentées dans nos cirques, crime de lèse-majesté d'ailleurs concernant cette dernière. Il ne reste guère en France, et même en Europe, que la famille d'Alexis Grüss pour les faire perdurer. A ce sujet, il est d'ailleurs curieux de constater que nombre d'établissements qui ne disposent même plus de chevaux continuent de s'appeler " cirque ", alors que le cirque d'Alexis Grüss après s'être nommé " cirque à l'ancienne ", puis " théâtre équestre ", porte désormais le nom de " Folies Grüss ", lui donnant une résonance plutôt " music-hall ", ce qui est peut-être un peu regrettable.
En parlant des Grüss, il faut rappeler qu'ils ont eu une histoire avec les Rancy, mais aussi avec les Houcke :
Il se dit qu'Arlette Gruss fit ses débuts officiels en piste au Cirque Municipal de Rouen, chez les Rancy, ou plutôt chez les Houcke, semble t-il. C'était alors sous le nom de Mademoiselle Gruss. Ce devait être en décembre 1942 au cours d'un spectacle dans lequel Alexis, Dédé et Philippe (Ricono) effectuaient un match de boxe désopilant avant de se retrouver dans un trio de voltige équestre sous le nom de Grüss-Ricono.
Il fallut ensuite attendre 1935 et le " Cirque Henry Rancy " pour applaudir les Ricono-sturla dans lesquels figuraient, entre autres, Alexis et André Grüss, ainsi que Philippe Ricono, et l'acrobate Miss Lucy (Lucie Beautour) qui n'était autre que l'épouse d'Alexis. Puis, ce fut 1980 et le " Cirque Rancy-Carrington " où l'on retrouva alors à nouveau le nom de Gruss chez le " doyen des cirques ". C'était Philippe en l'occurrence qui s'y produisit dans un numéro de haute-école et de cavalerie en liberté. Quatre saisons plus tard, le maître-écuyer fut engagé au " Cirque Albert Rancy " de Claudy Renotte. Arlette, ou plutôt son mari, le grand Georgika Kobann, y présentaient déjà depuis 1982, leur numéro de panthères. En juin de cette même année, elle y fit même ses adieux à la piste, au cours d'une soirée mémorable à laquelle j'eus le plaisir d'assister. Gilbert, son fils, se produisait à la perche aérienne avec Brigitte, sa compagne d'alors et donc la mère de Kévin, dans le spectacle 1984 du " Cirque Albert Rancy ". Quant à Jacky, fils de Philippe, il se transformait dans le spectacle de cette même saison, en magicien, tout en faisant évoluer le cheval ailé de Michel Lalay. Que de souvenirs et que de temps passé aussi !
Je n'ai volontairement pas évoqué Gipsy Grüss dans l'archive ci-dessus, car, lorsque celle-ci se produisit chez " Rancy ", elle n'avait pas encore épousé Alexis et portait donc encore le nom de Bouglione. Bouglione, justement, ce sera le thème de la semaine à venir.