B comme Birkeneder et A comme Antinous

1932, à Lille.... Nous sommes à l'" Hippodrome ", vous savez cet établissement de la rue Nicolas Leblanc qui, en ce mois de septembre, accueille le " Cirque Rancy " sans prénom. A la fin de la première partie du spectacle, les spectateurs lèvent les yeux au ciel pour assister au numéro de funambulisme à grande, et même très grande hauteur, des trois Birkeneder. Il y a un côté " attraction idéale " en ce lieu. Des funambules, saisis par les projecteurs, " miraculeux passagers planant sur nos vertiges d'imagination ", comme le disait le célèbre chroniqueur Legrand-Chabrier, " rappelant les souvenirs de tous les Blondin d'avant et d'après le Blondin, seul authentique ". Sur la corde raide, à la fois grâcieux et habiles, ils dansent, sautent, se promènent à vélo et réalisent même un équilibre de tête sur le fil. Le trio venait tout juste de se former lorsque les Birkeneder, connus auparavant en duo, alors composé de deux frères d'origine suisse, se produisirent à Lille. Et même si le troisième acrobate, très jeune, laissait ses deux aînés réaliser la plupart des périlleux exercices, cela donnait au numéro une impression de difficulté encore accrue, notamment lorsqu'ils effectuaient une pyramide. En duo, outre leur numéro de câble aérien, ces artistes intervenaient encore, toujours sous le nom de Birkeneder, dans un un numéro de main à main. Cette attraction, une fois le duo devenu trio, s'appellera Antinous pour répondre à une certaine mode qui voulait les artistes réalisant des numéros dits d'" art et force " prennent le nom de personnages de la Rome ou de la Grèce antiques. Ce furent donc ces derniers qui parurent chez " Rancy " à      l'" Hippodrome Lillois ". Un mois plus tard, on retrouvera Birkeneder et Antinous sur la piste du " Cirque Houcke-Rancy " en 1932.