Des artistes polyvalents aux noms parfois multiples
Il y a ceux qui, réalisant deux attractions différentes au sein d'un spectacle, mais pas forcément le même, prennent, pour chacune d'entre elles, un nom d'emprunt, faisant fi de leur nom réel qui, d'ailleurs, est le plus souvent inconnu du grand public, voire même des amateurs les plus chevronnés. Au temps des Rancy, c'était, par exemple, le cas des Manols et des Weltarys. Il y a aussi ceux qui, au fil du temps, ont délaissé le nom de leurs ancêtres pour prendre un pseudonyme plus " accrocheur ". C'est ainsi que les Moustier devinrent Diors Sisters ou encore Castors, et que certains d'entre eux s'appelèrent un temps Dallys, l'occasion de dévoiler leurs talents dans une autre discipline pour laquelle le " Cirque Jean Houcke " les engagea à deux reprises. Il y a aussi les artistes qui utilisent leur propre nom pour un numéro que l'on peut qualifier de secondaire, et un nom d'emprunt pour celui qui leur confère une plus grande renommée, avant de constater parfois que celui-ci prend vite le pas sur le premier. Otto Bubenicek qui s'appelait encore ainsi chez " Sabine Rancy " en 1971 et qui fit partie de la troupe tchèque des Bertis, fut davantage et plus rapidement connu sous le nom d'Otto Bertis. Il y a les artistes qui gardent leur propre patronyme dans deux attractions différentes jusqu'à ce qu'un nouveau partenaire ne vienne changer la donne concernant l'un des deux numéros. C'est ainsi que les funambules Birkeneder devinrent Antinous lorsqu'un troisième larron s'incorpora au numéro de main à main qu'ils proposaient également, et ce, pour répondre, il faut bien le dire aussi, à une certaine mode. Et puis, il y a des artistes, et même des familles d'artistes, qui donnent bien tardivement leur nom au numéro qu'ils produisent depuis longtemps déjà. C'est le cas des Pilar qui excellent de longue date dans un classique du cirque, le patinage sur roulettes, et avec lesquels nous allons commencer la semaine, avant de la remonter à rebours avec les autres artistes évoqués. Attention, cet article a été publié le 1er février 2012 :
La famille Pilar, dont les représentants de la jeune génération viennent d'être récompensés à Monte-Carlo, a elle aussi eu ses heures de gloire chez " Rancy ", à l'époque de Sabine. C'était alors Michel Pilar, mari de Gwenola Huet, dite Lola, fille d'André et Léone Huet, autrement dit du magicien Al Rex, qui était à l'oeuvre. Michel et Lola en compagnie des deux autres soeurs de cette dernière, Nelly et Patricia, y présentaient déjà un numéro de patins à roulettes en 1967 et 1971 sous le nom de Gi-Gi Girls, et en 1969 sous celui de Bell's. On retrouvera ces artistes comme partenaires de leurs parents dans ce fameux numéro de grandes illusions qui fit la renommée de ce que l'on appelait la troupe Al Rex, ainsi que dans celui des Bowling Sisters qui effectuaient la montée de plans inclinés sur des boules, ai nsi que dans un numéro d'"assiettes volantes ". Outre ces trois saisons, les Al Rex se produisirent également dans une prestation de fakirisme dans la " Féérie au Népal " en 1968. Au cours de celle-ci, tout comme dans " La Veuve Joyeuse " et " Tarass Boulba ", on put applaudir André, Léone, Lola, Nelly, Patricia et donc Michel Pilar en temps que figurants de ces diverses productions. Ce ne fut que bien plus tard que la descendance de Lola et Michel utilisera les noms de Roller Pilar, puis de Skating Pilar pour reproduire le numéro de patinage de leurs parents et grand-parents respectifs rendu, à chaque fois, encore plus impressionnant.