R comme Rabor : quand les oies deviennent comédiennes (18 mars 2024)

Scène courante à l'époque sur les pistes de cirque, et en particulier les cirques forains : des oies, sous la conduite de leur dresseur à la face enfarinée, s'ébrouaient sur la piste du " Cirque Napoléon Rancy " qui n'appartenait pas à cette catégorie, mais nous étions en 1918,  au lendemain de la guerre, et il n'était pas toujours facile de constituer un programme de cirque. Il était pourtant assez plaisant ce numéro que l'on imagine aisément : éventant les spectateurs des premiers rangs, ces volatiles, au commandement, effectuaient des exercices variés au son de la musique que jouait l'orchestre. Les oies effectuaient à peu près tout ce que voulait leur dresseur et maître Rabor. La fin était pour le moins insolite et ferait aujourd'hui en réagir plus d'un. Rabor prenait un volatile dans ses bras, faisait mine de lui tordre le cou comme on tordait une serviette. L'oie semblait se prêter de bonne grâce à ce jeu qui n'était, il faut bien le reconnaître du meilleur goût, et faisait même semblant de simuler la mort. On apportait alors un minuscule corbillard sur la piste et l'oiseau était mis en bière. Un macabre cortège se mettait alors en marche avec une gravité toute comique, et le clown dresseur poussait derrière lui des cris à fendre l'âme....