Il n'était pas sa seule imitation . Mais, le perroquet du ventriloque Sanz (" loro mecanico ", le " perroquet mécanicien ") recueillait toujours beaucoup de succès auprès du public du " Cirque Jean Houcke " à Amiens, lors la Saint-Jean 1937, même s'il n'était pas un personnage attitré, comme ont pu ou peuvent l'être Omer, Tatayet ou Jean-Marc de Jacques Courtois, Michel Dejeneffe et Jeff Panacloc. Contrairement à beaucoup de ventriloques de l'époque qui ne reproduisaient que la voix, le cri ou le chant, Sanz manipulait aussi des marionnettes, ou plutôt des automates, ainsi qu'on les appelait. Tenez.... Outre le perroquet, Francisco Sanz Baldovi, dit " Francischi " Sanz, aussi surprenant que cela puisse paraître, imitait encore, chez " Houcke ", un enfant malade et un chanteur. De quoi surprendre, mais ceux-ci ne constituaient qu'une infime partie de sa collection de personnages. D'origine espagnole, né à Valence, il fut très populaire dans la première moitié du 20ème siècle pour cette dernière. Sanz avait débuté sa carrière en temps que chanteur de " zarzuela ", guitariste concertiste et diseur, mais il fut si impressionné par un spectacle du ventriloque Marthen qu'il décida d'en faire son métier. Pouvant compter sur sa voix hors du commun et après s'être endetté pour acheter ses premières marionnettes et en fabriquer lui-même d'autres, il présenta son premier numéro à Gandia, près de Valence, en 1902, avec des monologues et des airs de musique, avant de se produire à Barcelone où il obtint ses premiers grands succès. S'en suivirent une série de tournées dans son pays natal, renouvelant sans cesse ses mises en scènes et perfectionnant ses automates. Pour cela, Sanz bénéficiait du concours fidèle de Lorenzo Mataix qui parvenait à affiner les traits physionomiques des personnages et leurs mécanismes, ces derniers, aux dimensions humaines, étant si habilement conçus et manipulés qu'ils paraissaient être vivants. S'y ajoutait un travail de décoration réalisé par la dynastie des scénographes valenciens de Alos. Au cours des années 1920 et 1930, le nom de Paco Sanz, comme il se faisait appeler, était déjà célèbre dans toute l'Espagne qu'il sillonnait sans interruption, et sa réputation s'étendit jusqu'en Amérique Latine où il fit plusieurs tournées. L'Europe n'était pas en reste. La " Compania Auto-Mecanica de Paco Sanz " comptait une collection d'environ vingt-cinq automates parmi lesquels figuraient le perroquet, l'enfant malade, le chanteur applaudis à Amiens, mais également Frey Volt (Frère Volt), la Balairina (la ballerine "), el borracho (l'ivrogne), el viejo (le vieux), Cotifilo et son maître, la Dame romantique, le légionnaire et surtout le directeur et premier rôle, Don Liborio. Cette dernière marionnette était très appréciée pour ses dialogues pleins d'humour et ses commentaires " à chaud " sur l'actualité, ce qui valut d'ailleurs à l'artiste quelques démêlées avec la censure. Durant la guerre civile espagnole, Fransischi Sanz se réfugia en France où il se produisit dans quelques salles ou pistes, comme, donc, celle de " Jean Houcke " à Amiens. A la fin du conflit, Sanz s'en retourna à Valence où il mourut en 1939, soit deux années seulement après son séjour picard....
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