Avec un tel nom, on aurait pu s'attendre à évoquer des artistes d'origine ibérique. Mais " les Vaqueros ", ce fut en réalité, le titre d'une pantomime à grand spectacle présentée au "Cirque Rancy " en janvier 1900 à Lyon.
On sait finalement assez peu de choses sur celle-ci, dont on ne retrouve d'ailleurs que très peu de traces, et surtout qui ne semble pas avoir été reprise, comme ce fut souvent le cas pour d'autres productions plus ou moins célèbres vues chez les Rancy. On sait seulement qu'elle fut jouée, dansée et chantée, et qu'elle fut riche en plongeons (voir aussi " P comme Plongeons ") et en chevaux, comme en témoigne les documents ci-dessus et ci-dessous. Normal quand on sait l'origine du mot " vaqueros ".
Il suffit en effet d'ouvrir un dictionnaire d'espagnol pour découvrir que " vaqueros " est le pluriel de " vaquero ", qui signifie en français, " vacher ", et si l'on creuse un peu plus dans la littérature hispanique, on apprendra vite que l'on donnait initialement ce nom à des gardiens de troupeaux de boeufs ou de taureaux, évoluant à cheval, revêtus de chapeaux et de vestes et larges pantalons de cuir, munis de lassos, conduisant de grands troupeaux sur de vastes prairies, et se réunissant le soir autour d'un feu, en dansant et entonnant des chants au son de guitares et mandolines. D'origine andalouse, les vaqueros exportèrent leurs traditions vers les contrées d'Amérique du Sud, tels le Mexique ou l'Argentine, et aussi du Nord, comme le Texas ou le Canada. Ils furent, dans ces pays, les précurseurs des gauchos et des cow-boys. Au fil du temps, le " métier " de vaquero prit une autre orientation. Les premiers espagnols emportèrent avec eux boeufs et taureaux dans les pampas d'Amérique du Sud. Ces derniers, trouvant le climat et le sol si propices à leur développement, se délivrèrent en peu de temps de la domination de l'homme. Cent ans plus tard, ils peuplaient les pampas en nombre tel qu'on se mit à les chasser.
Cavaliers intrépides et téméraires, les vaqueros chassèrent donc le taureau avec des lassos et savaient les dompter, munis de lances et hachettes. Ce furent ces grandes chasses qui fourniront les fondements de la tauromachie.
On comprend mieux maintenant que ces grandes chasses donnèrent l'idée aux Rancy de monter une pantomime, pourquoi celle-ci fut jouée, dansée et chantée, et pourquoi elle fut aussi riche en plongeons et en chevaux. Une seule inconnue demeure.... Y avait-il des taureaux ? A priori, non !
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