La semaine se termine. Une autre commence (3 mai 2024)

C'est depuis le " Cirque d'Eté " de Jean Richard, situé au sein même du zoo d'Ermenonville, que furent diffusées entre la fin des années 1960 et le début de 1970 des émissions qui ont bercées ma jeunesse. Elles s'intitulaient " Cavalcade Circus ", " Messieurs les Clowns ",          " Cirque Jean Richard ", " Quel Cirque " et, bien entendu, celle que nous attendions tous avec impatience le jeudi après-midi, alors jour de repos pour les enfants, " Un, deux, trois, en     Piste ", laquelle va plus particulièrement nous intéresser durant la semaine qui arrive. Cette émission, qui avait lieu en direct, sur un rythme mensuel, d'abord dans le cadre de l'émission " Les Jeux du Jeudi ", puis dans celui intitulé tout simplement " Emissions pour la Jeunesse ", proposait généralement aux jeunes téléspectateurs quatre à cinq numéros de cirque, parfois entrecoupés de vedettes de la chanson et aussi d'un jeu musical animé, entre autres, par Lydia Zavatta ou, avant elle, par Albert Raisner. Inutile de dire que de nombreux circophiles adultes regardaient aussi " Un ,deux, trois en Piste ". Claude Cobast, son producteur délégué, Lucien Gavinet à la réalisation, Marcel Fort et Jacqueline Monsigny pour la présentation, Georges Bence à la tête de l'orchestre, Jo Clavel à la régie, sont autant de noms qui résonnent encore à nos oreilles, tout comme résonne aussi le générique de début et de fin de l'émission.

generique de l emission En PISTE en 1972

emission 1 2 3 en PISTE depuis le cirque jean RICHARD a Ermenonville en 1972

https://www.youtube.com/watch?v=G1xLv5PSRjE

De gauche à droite, Claude Cobast, Jacqueline Monsigny et Marcel Fort

" Un, deux, trois, en Piste " avait même dépassé le cadre de nos frontières, comme en témoigne l'article ci-dessous issu de la presse suisse :

Nombreux furent les artistes à avoir participé aux différentes émissions d'" Un, deux, trois, en Piste ". Voici d'ailleurs quelques uns des programmes qui ont pu être diffusés :

5 octobre 1967 

 - Rex et Quito, clowns

- Dario et Mimile, clowns

- Perriquito et ses perriches

-Jean Valton, manipulateur

- Stone et Nino Ferrer           

 8 février 1968

- Annie Cordy chante " La petite puce " 

- Chantal et Dumont, danseurs acrobatiques burlesques

- L'illusionniste Li King Si

-Little Walter, excentrique musical

- Jean-Paul Steiger, animateur du club des jeunes amis des animaux

7 mars 1969 

- Gérard Edon sur son trapèze                             

- Dogs and Dogs                                                  

- Les clowns Nino et Pastis                                   

- Jean-Paul Steiger répond au courrier                

- Participation de Georges Guétary                            

20 mars 1969     

 - Achille et Willy Zavatta, cascadeurs       

- Angélina, antipodiste      

 - Les clowns Bario   

- Jacquie Moreno, équilibriste sur fil           

Dario, Mimile, Nino, Pastis, Rex, Quito, Little Walter, Li King Si, Gérard Edon, Teddy Lorent.... Tous ces artistes furent un jour " rancyniens ", comme le furent également Miss Carrington, Richard Rech, les French, Alexis et André Grüss, Achille Zavatta, etc... que l'on vit un jour ou l'autre dans d'autres éditions de " Un, deux, trois, en Piste ". Il ne faudrait pas oublier les Kalbris, à propos desquels j'avais écrit ceci le 15 août 2015 :

On dit souvent que le hasard fait bien les choses. Cela s'est vérifié une nouvelle fois en ce qui me concerne cette semaine. Tandis que j'avais prévu d'écrire un article sur les Kalbris, il a voulu que j'entre en contact mardi dernier avec Jean-Pierre Kalbris, animateur avec son épouse d'un numéro de cascades comiques sur table et échelle aperçu chez " Sabine Rancy " sur la tournée 1970 après avoir effectué plusieurs saisons sur la scène du " Casino de Paris ". Dès lors, plus besoin de réaliser de grandes recherches, toute l'histoire de cet artiste français m'était contée en l'espace de quelques minutes.
Ce fut auprès d'André Gruss, l'auguste Dédé, qu'elle commença alors que Jean-Pierre Kalbris, qui passait toutes ses vacances dans les gymnases, n'avait que seize ans. Attendri par l'adolescent, celui-ci venait en effet de lui vendre l'une de ses trompettes. Quelques jours plus tard, Kalbris revint auprès de Dédé, revêtu d'un costume qu'il venait de s'acheter, s'installa au centre de la piste et commença à jouer. Le célèbre auguste fut estomaqué par la prestation du jeune homme et décida de lui transmette en bon père d'élève, les rudiments de l'art clownesque. Pourtant, c'est l'acrobatie qui intéressait davantage notre artiste en herbe, et ce fut un certain Augusto, alors réputé dans la profession, qui lui enseigna les bases de la discipline, discipline qui l'amènera, d'abord seul, puis avec son épouse, sur de nombreuses pistes et scènes du monde entier, et donc celle de Sabine Rancy en 1970, où il débutait le spectacle de la saison. L'art clownesque, Kalbris aura pourtant l'occasion de l'exercer un jour sur une piste de cirque, et figurez vous, cette piste sera également celle des Rancy en 1970, lorsqu'un jour de cette même année, il dût, la veille du grand départ de la tournée à Lyon, remplacer au pied levé, le clown blanc Donett, souffrant, auprès du célèbre François Babusio et de Hans Tschebisch, un partenaire d'origine allemande. Hé oui, vous ne le saviez peut-être pas, le " blanc " des Francky et Cie n'était autre que Jean-Pierre Kalbris. Le succès fut tel qu'il reçut même, à l'issue de la première représentation, les félicitations de Sabine en personne. La partie n'était pas forcément gagnée d'avance quand on connait le caractère bien trempé, c'est le moins que l'on puisse dire, de la " grande dame du cirque français ". L'artiste poursuivra ensuite sa carrière acrobatique avec son épouse dont il se séparera plus tard , puis avec son fils, sur nombre de tournées internationales et sur pratiquement tous les continents. Lorsque père et fils se séparèrent à leur tour, ils monteront chacun de leur côté, un numéro comique avec un chien, numéro avec lequel ils parcourront le monde en éternels voyageurs qu'ils sont. Celui de Jean-Pierre, un basset hound disparut prématurément, le laissant orphelin. L'élève d'André Gruss et d'Augusto remontera alors un dernier numéro acrobatique comique, avant d'enseigner à son tour, dans la région parisienne, les bases de ses métiers de la piste. Retiré aujourd'hui du côté de Saint-Nazaire, il évoquait, en ce mardi du mois d'août, avec une verve peu commune et une voix qui portait toujours autant que du temps où il fut clown blanc chez " Rancy " auprès de Babusio, ses nombreux souvenirs circassiens, et manifestement, le nom de ma famille de cirque préférée était en bonne place dans un coin de sa mémoire. J'en étais naturellement ravi tout comme j'étais triste le jour de la mort de Jean-Pierre Kalbris en juin 2017....
 

Et puis, bien sûr, il y eût ceux qui furent des fidèles parmi les fidèles, les populaires Bario....