Parmi tous les zoos que nous évoquons cette semaine, vous avez le droit de ne pas connaître le zoo d'Englos. Déjà parce qu'il n'a eu qu'une très brève existence. Ensuite, parce que, du fait de celle-ci, il n'a pas eu le temps d'être très médiatisé, et, enfin, tout simplement parce que le nom d'Englos, petite commune de la périphérie de Lille, était déjà, à cette époque, presque synonyme d'un centre commercial en pleine expansion plutôt qu'à un parc animalier. J'ai déjà parlé tout récemment d'Englos. Vous vous en souvenez peut-être. C'était à propos du " Cirque Carrington ", qui, fraîchement arrivé de Belgique au tout début de l'année 1975, établit ses quartiers d'hiver, mais aussi d'été, puisqu'il y resta en réalité toute la saison, à proximité du fameux zoo de la commune, situé juste derrière l'hypermarché précédemment évoqué. Ce zoo avait été créé en 1970 par un certain Marcel Dhénin que les lecteurs de la " Mémoire des Rancy " connaissent bien pour avoir été l'objet d'un article de ce blog. Administré avec compétence par des bénévoles - seul le gardien était en effet rétribué - le zoo d'Englos avait un bel avenir devant lui, allant jusqu'à supplanter celui de Lille, se singularisant par son élevage de reptiles, sa ferme d'élevage miniature, la réunion de couples d'animaux en voie de disparition, l'acquisition de poules rares, etc, etc.... C'est ainsi qu'en mai 1977, dans la " maison des reptiles ", une femelle de python molure ayant pondu une vingtaine d'oeufs, avait entrepris de les couver et donna naissance à autant de jeunes serpents, ce qui, paraît il, fut une grande première sur le plan zoologique. De la même manière, avait eu lieu un peu plus tôt au cours de cette même année, la ponte d'un oeuf unique d'un vautour de Pondichéry. Placé en couveuse, il devait éclore pour aboutir à la naissance d'un jeune rapace. Bref, le zoo d'Englos était en pleine expansion lorsqu'un samedi soir du mois d'août 1977, des " loubards sadiques ", pour reprendre l'expression de Marcel Dhénin, ont pénétré dans l'enceinte du zoo et massacrèrent une centaine d'animaux. Beaucoup décédèrent. Plus rares sont ceux qui réussirent à s'enfuir. Quant aux rescapés, parfois mutilés, ils furent soignés et transférés au zoo du Bois de Boulogne de Lille. Le zoo d'Englos ne réouvrira jamais malgré les efforts des passionnés. Le mystère restera entier quant aux mobiles qui ont conduit à cet acte odieux....
James Carrington et l'un de ses ours sur une ancienne auto tamponneuse des forains Lestienne au zoo d'Englos