Charles Gounod était un compositeur français né en 1818 à Paris et mort en 1893 à Saint-Cloud. On lui doit de nombreuses oeuvres dont la plus connue est certainement " Faust ". Il faut y ajouter " La Reine de Saba ", " Mireille ", " Roméo et Juliette ", Petite Symphonie ", " Marche Funèbre d'une Marionnette " ou encore " Inno et Marcia Pontificale ".
Evénement
Le dix-huit mai 1888, à vingt heures précises, le compositeur français Charles Gounod, alors fringant septuagénaire, monta au pupitre du " Cirque Municipal d'Amiens " devant une salle comble. Trois cent places avaient été refusées et il se dit même qu'il y avait autant de monde à l'extérieur du bâtiment qu'à l'intérieur. A son arrivée sur l'estrade, le public salua chaleureusement le maître par de longs applaudissements. Au cours de soirée, l'un des membres de l'" Harmonie ", un certain Dottin, lui remit une palme, tandis que Monsieur Gaulard de la " Symphonique " déclama un sonnet écrit par Monsieur Hute du " Mémorial ". Quant au concert lui-même, il fut l'objet d'autant d'ovations que le programme comptait d'oeuvres interprétées parmi lesquelles il faut citer la " Marche de la Reine de Saba ", " l'Hymne à la Nuit ", la " Symphonie en Ré ", " Noël ", la " Suite Concertante ", " le " Duo de Mireille ", Fantaisie sur Faust ", " Jésus de Nazareth ", " Prélude de Fugue ", " Air de Cinq Mars ", le " Choeur des Soldats de Faust " ou " Tribut de Zamora ". Des artistes accompagnaient la prestation du maître : Monsieur Numa Auguez, un chanteur de l'" Opéra ", apparemment bien connu des amiénois, interpréta trois morceaux "Hymne à la Nuit ", " Duo de Mireille " et " Jésus de Nazareth ", avec l'" Orphéon ". Madame Lucie Palicot était une artiste " primo di cartello " qui possédait une agilité et une dextérité pour manoeuvrer son piano pédalier et interpréter la " Suite Concertante " et la " Fugue de Bach ". Puis, ce fut au tour de Mademoiselle Cremer, une chanteuse de grand talent, de se produire, avant que Monsieur O. Desaint, un musicien ne lui succède. Un duo de harpes intervenait ensuite grâce à Messieurs Boussagol et Franck. Enfin, l'" Harmonie ", la " Symphonique " "et l'" Orphéon " exécutèrent des morceaux dont Gounod en personne affirma pendant l'entracte qu'il n'avait que rarement rencontré d'éléments aussi valeureux en province. Vers minuit, un dîner fut offert à Charles Gounod dans les salons du " Grand Hôtel de l'Univers ", dîner auquel assistaient une vingtaine de personnes dont la plupart des protagonistes de la soirée.