Revenons un instant sur l'article de la " Mémoire des Rancy " consacré à l'" Empire de Paris ", et voici ce que j'en disais à propos des Rancy :
Concernant les Rancy, ce fut en 1925 tout d'abord. Nelly Rancy, épouse d'Albert de qui elle venait tout juste de se séparer, y mena un groupe de chevaux. Puis en 1928, Tilly et Henry présentèrent sur la scène de l'" Empire " leur fameux " Cheval et sa Danseuse ". L'année suivante enfin, ce fut au tour d'André d'assurer la partie " cirque " du spectacle, avec la cavalerie familiale et aussi son chimpanzé trapéziste Djibo. J'insiste sur l'expression " partie cirque ", car le " Théâtre de l'Empire ", de 1924 à 1930, fut alors une sorte de " Music-Hall-Cirque ", dirigé par Oscar Dufrenne et Henri Varna, où " lions, éléphants et chevaux accompagnaient jongleurs et acrobates, avant de laisser la place en seconde partie à la vedette du programme. On put ainsi applaudir Maurice Chevalier, Damia, Ray Ventura et ses collégiens, Lucienne Boyer....". Cette dernière phrase est extraite du toujours très intéressant bloc-notes " cirk75 " de Michel Alain Lagrange, un blog que je ne saurais que vous recommander de consulter si ce n'est déjà fait, et dans lequel le nom de " Rancy " figure d'ailleurs souvent en bonne place. Une dernière chose pour conclure : en juin 1983, à l'occasion d'une des émissions de Jacques Martin que j'évoquais pour débuter cet article et intitulée " Le Monde est à Vous ", Jacques Rancy, le fils de Nelly et Albert, participa au jeu et gagna un beau voyage, n'hésitant pas alors à évoquer le nom de sa famille en répondant aux questions de l'animateur, le tout assorti de quelques images du " Cirque Albert Rancy " de retour sur les routes depuis l'année précédente....
Si les Rancy apparurent donc sur la scène de l'Empire ", on les vit encore à l'" Olympia " :
C'est une nouvelle fois Sarah Caryth dont il s'agira ici. En 1955, devenue désormais une Rancy et une dresseuse de fauves, elle investira la scène de l'" Olympia " dans un numéro dont la vedette principale était Jean Richard. En attendant l'entrée de ce dernier sur la scène, une petite lionne, Lisa, attendait bien sagement dans sa cage le moment de refuser le travail que lui commandait Sarah Caryth et, plus tard, dans la confusion générale, un spectateur se faisait connaître. Ce spectateur était bien sûr le célèbre comédien qui s'amusait avec le fauve avant de disparaître derrière le rideau. C'est alors que pouvait commencer son numéro qui comprenait selon les soirs, six à sept sketches tous écrits par Roger-Pierre....
Et puis aussi à l'" Alcazar " :
C'est le célèbre maître écuyer André Rancy qui, en 1938, juste avant de partir pour une tournée de sept mois à travers la Suède, présentait sur la scène, mais seulement le temps de répétitions, une exhibition vraiment curieuse. Retenu par des brides fixées au plancher, un magnifique cheval blanc harnaché de rouge galopait sur place. Un home-trainer l'entraînait en une course insensée contre laquelle ses jambes luttaient en un rythme impressionnant. Sur son dos, une jolie jeune femme blonde, en pantalon et chandail, faisait des gestes mystérieux. La fille s'appelait Lorna Rhode. Elle était américaine et avait déjà travaillé aux " Folies Bergères ". Elle répétait tout simplement avec André Rancy une scène de la prochaine revue de l'" Alcazar ", intitulée " Caresses de femmes ", le tableau dit de la " chevauchée nue ". On comprend mieux maintenant la nature des gestes effectués par Miss Lorna Rhode....
Quatre autres scènes parisiennes vont plus particulièrement retenir notre attention cette semaine, des scènes encore existantes ou bien disparues que vous reconnaîtrez aisément sur les documents ci-dessous
Quatre établissements et autant de membres de la famille Rancy qui, soit par le biais d'un pseudonyme, d'une personne devenue Rancy par alliance, mais qui garda son propre nom en piste, ou encore par l'intermédiaire d'un autre artiste, allaient respectivement voir leurs numéros de chiens, chimpanzés et fauves se produire sur leurs scènes, soit sous leurs propres noms, allaient plutôt oeuvrer dans l'ombre des projecteurs. Du plus prestigieux de ces établissements à celui, tout aussi prestigieux, mais qui a aujourd'hui disparu, nous évoquerons successivement Missmoune au " Moulin Rouge ", la même Denise Rancy, mais aussi le chimpanzé d'André Rancy à " Bobino ", Sarah Caryth à l'" Alhambra " et, enfin, Jacques Rancy à l'" A.B.C. "....