Myr et Myroska mars 1957. Ch de M
L'Incroyable numéro de transmission de pensées de Myr et Myroska, les Aristocrates du Mystère. Myr et Myroska se rencontrèrent en 1941 dans le petit village de Castets-en-Dorthe (près de Lango...
Tout le monde connait, au moins de nom, ces deux artistes qui effectuaient un numéro de télépathie - on dit encore stéganodixie, voyance, mnémotechnie, mentalisme ou bien, tout simplement, transmission de pensée - et qui se présentèrent sur la piste de "Napoléon Rancy" en 1957.
Myr, de son vrai nom André Audé, et Myroska, alias Marie-Charlotte Baron, figurent parmi les plus grands représentants de cette discipline pour laquelle ils disaient eux-mêmes: "S'il n'y a pas de truc, c'est naturellement très fort, mais s'il y en a un, c'est plus fort encore!", formule qui terminait chacune de leurs prestations. Le célèbre historien du Cirque Paul Adrian disait à ce propos: " En disant cela, Myr définit tout le charme des illusionnistes qui nous apportent ce que l'on recherche au spectacle, non pas la science, mais l'illusion".
Souvenons nous donc de Myroska qui, debout au centre de la piste, les yeux bandés, devinait à la surprise générale, les objets, les dates, les chiffres que Myr, présent parmi les spectateurs, lui demandait de trouver . Un pur régal. C'est en 1946 que Myr présenta pour la première fois sa partenaire " l'étrange Myroska ", au " Nouveau Casino " à Paris. Ce numéro de transmission de pensée était tellement différent de tout ce que l'on avait pu voir jusqu'alors qu'ils obtinrent immédiatement un formidable succès. Il faut dire que la télépathie était dans l'air du temps avec les expériences du Dr Rhine et les Cartes ESP à la " Duke University " aux Etats Unis. Myr et Myroska défrayèrent la chronique par une expérience effectuée dans le train présidentiel du Général De Gaulle entre Paris et Lille. Les portes de toutes les radios et de la télévision alors naissante leur étaient ouvertes. Il faut dire que leur amitié avec Jean Nohain n'y était pas étrangère, étant alors régulièrement programmés dans l'émission de variétés vedette du petit écran " Trente-six Chandelles ". Leur succès fut si grand que Myroska alla jusqu'à tenir une rubrique de " courrier du coeur " et de voyance dans la presse. André Myr naquit en 1907 à la Farlède, non loin de Toulon. C'est d'ailleurs dans cette ville qu'il débuta comme journaliste avant de " monter " à Paris pour se faire engager comme chansonnier au " Théâtre de Dix Heures ", " La Lune Rousse " ou encore " Les trois Baudets ". Il fuit alors la capitale afin d'échapper au service obligatoire en Allemagne, et c'est comme cela qu'il rejoignit le village de Castets en Dorthe qui était aussi le village natal de son épouse qu'il rencontrera en 1941. Myr mourut en 1995 dans ce même village, situé près de Langon sur la Garonne. Myroska le suivra un peu plus tard, soit en 2001, après avoir paru dans pratiquement toutes les scènes et de nombreuses pistes du monde entier jusque dans les années 1980. Jusqu'à leur mort, le couple garda le " truc " de leur numéro jalousement secret, un numéro qui inspira Pierre Dac et son sketch " Madame Arnica ", devenu le fameux " Sâr Rhabindranath Duval " créé en 1957 lorsque Francis Blanche rejoint Pierre Dac. Il est à noter enfin que André Myr fit paraître en 1989 " Estampes ", un ouvrage de poèmes basés sur les thèmes de la vie, de l'amour et de la mort, la poésie étant l'autre passion de l'artiste....