B comme Belli : un grand nom du cirque allemand voué à la direction de cirques et au dressage (27 septembre 2010)

Le fameux tigre écuyer d'Harry Belli

Deux des six enfants du directeur Andreas Belli, né en 1832, descendant d'une famille originaire du Tyrol italien devenu l'Autriche et émigrée en Allemagne, ont contribué à écrire l'histoire du cirque allemand. D'abord Artur, marié à Charlotte Van Der Ville, qui voyagea dès 1902 avec son frère Giovanni sous la forme d'une entreprise indépendante, tandis que les autres frères Bernhard, Alfons et Rudolf, sillonnaient les routes sous le nom de " Cirque des Frères Belli et Heppenheimer ". Au début des années 1920, Giovanni et Alfons se rendirent en Scandinavie où ils furent les propriétaires d'une entreprise de dimensions modestes. Artur et Rudolf restèrent en Allemagne. Les " Cirques Leyseck et A. Belli réunis ", tel fut le nom qu'adopta le cirque en 1923, mais qui se désintégra à nouveau l'année suivante lorsque Artur s'en alla de son côté. En 1930, son cirque subit de tels dégâts occasionnés par une tempête dans la région de Kiel, qu'Artur se mit à donner ses représentations au " Coliseum de Kiel " sous l'appellation " Grand Spectacle de Cirque et de variétés A. Belli ". puis, Artur reprit la route avec son chapiteau et ses roulottes, jusqu'à sa mort en 1932. Sa femme Charlotte reprit l'affaire et la dirigea tour à tour sous les noms de " Cirque National de Hambourg " et de " Cirque Charlotte Belli ". Le frère d'Artur, Rudolf, voyagea avec sa mère à partir de 1916 sous le nom de " Cirque des Frères Belli ". En 1930, après la mort de Rudolf, l'entreprise fut dirigée par Amanda, sa femme, et ses huit enfants. Ils engagèrent leurs premiers artistes en 1936 avec, parmi eux, un certain Cliff Aeros et ses fauves, lequel épousera Babette Belli en 1940. Ils fonderont leur propre cirque l'année suivante. Après la guerre, en 1949, Cliff Aeros, un homme d'idées et de qualité de comédien, recommença à voyager avec un cirque sous chapiteau. Lorsqu'il mourut deux ans plus tard, son entreprise sera nationalisée et le " V E Circus Aeros " deviendra le cirque le plus renommé de R.D.A. Mais, revenons aux Belli, autrement dit les beaux-frères et belles-soeurs de Cliff Aeros. Ils voyageront après la guerre avec cent cinquante six véhicules et cent vingt chevaux à travers le Nord de l'Allemagne, et fondèrent en 1950 le premier cirque du monde pour enfants. Après avoir collaboré avec Frans Mikkenie sous le nom de " Cirque espagnol ", lors d'une tournée à travers la Turquie, en 1956, le glas sonna pour ce cirque des Belli, étroitement liés au " Circus Aeros " par le mari de Babette, et également au " Circus Strassbürger " par le mariage d'Elly Strassbürger avec Harry Belli. Ce dernier est, je pense, le seul membre de la famille Belli à s'être produit chez les Rancy, et même à plusieurs reprises. La toute première fois, c'était au " Cirque Napoléon Rancy " à Rouen en 1967 avec son tigre écuyer bien sûr auquel il avait associé un chien. Au cours de ce même spectacle, et sous le nom d'Eric Meissner, on devait le revoir avec des porcs. La seconde fois, ce fut à l'automne de l'année 1969, toujours chez Tilly et Henry Rancy, à Rouen. Il intervenait alors dans une entrée de cage avec des lions et des tigres. Puis, la troisième fois, ce fut en 1970 sur la tournée de Sabine. Le groupe mixte de la saison rouennaise était cette année là présenté par son neveu Wolfgang Trunck, marié à Régina Strassbürger, tandis qu'Harry Belli renouait avec le numéro du tigre écuyer qui était, par ailleurs, parfois présenté par Trunck auquel un article spécifique a déjà été consacré. Quant à Harry Belli, il mourut à Hambourg en 1975. Une dernière chose concernant les Belli : Brigitte et Michaela Kurtis-Klimond, d'origine autrichienne et dont le nom fut bien entendu attaché à celui de " Carrington " sont d'authentiques descendantes des Belli La première n'a t'elle pas tourné durant peu de temps avec un " cirque cabaret " portant ce nom ?
 

Un document rare :de gauche à droite, François Babusio, Harry Belli, Wolfgang Trunck, Bernard Robin (le " grand Bernard " pour les aficionados des Rancy), et Roland Print