Typiquement chinois à l'origine, le numéro que l'on nomme " pyramide de chaises " a rapidement été importé sur d'autres continents. En France, on se souvient notamment de la performance étonnante de Christian Mugica au " Cirque Morallès " :
Même si la chaise reste un accessoire essentiellement utilisé dans des numéros d'équilibrisme, nombre de sauteurs et de cascadeurs en firent également usage sur les scènes et les pistes.
Equilibres, sauts et cascades.... Tel est, en quelque sorte, le tiercé gagnant des numéros ayant pour accessoires des chaises.
Il ne faudrait toutefois pas oublier qu'au fil du temps, la chaise a pu être aérienne, intervenir dans nombre de numéros de saut à la bascule, alors juchée au sommet d'une perche, servir à certaines entrées clownesques à l'image de la fameuse entrée des assiettes " de Pio Nock ou encore être un accessoire de jonglerie comme ce fut notamment le cas des Perezoff.
On pourrait en dire autant de l'échelle, mais dans un ordre différent même si les numéros d'équilibrisme arrivent encore au premier plan. Déjà utilisée de façon lointaine au cirque, cet accessoire intervient dans de nombreux numéros dits d'" échelles libres ", comme celui des tchèques Rewels vus chez " Sabine Rancy " en 1974 et chez " Rancy-Carrington " en 1983. Si, sur ces échelles, on a pu jouer du violon, comme ce fut le cas des Frères Price, on peut également y jongler à l'instar des Vassallo (photo ci-dessous). Des icariens les utilisèrent encore en temps qu'accessoires sur lesquels ils étaient juchés. On citera les Dvorak qui n'étaient autres que les mêmes artistes que les Rewels précédemment cités.
Quant aux " pyramides d'échelles ", si elles restent plus rares que celle des chaises, l'un des spécialistes du genre fut incontestablement le japonais Akimoto vu chez " Napoléon Rancy " en 1962 même si dans cet établissement, il s'illustra avec sa partenaire dans un numéro plus classique de contorsions :
Avant de présenter avec son épouse cet extraordinaire numéro de main à main et de contorsion que le " Cirque Napoléon Rancy " engagea en 1962, Yujiro Akimoto, à l'origine antipodiste et équilibriste issu d'une famille japonaise d'enfants de la balle, avait été un grand spécialiste de la marche sur deux bambous verticaux ( " Zick-Zack-Leiter Nummer "), attraction à laquelle succéda une autre, véritable défi au vertige, qui fut présentée pour la première fois avec un partenaire au " Winter Garten " de Berlin puis chez " Médrano " en 1954 (photo ci-dessous), l'acrobate travaillant alors sur trois échelles libres, sous la responsabilité du porteur....
Après les équilibres, viennent les cascades sur échelles comme les pratiquaient Marcelli (photo ci-dessous), puis les sauts à la manière des Primlettys (seconde photo ci-dessous), jamais aperçus chez les Rancy ou apparentés.
Equilibres, cascades et sauts.... Voilà le trio de tête des attractions dont l'échelle est l'accessoire principal.
De la même manière que pour la chaise, l'échelle peut aussi être aérienne. A ce titre, les numéros des Norbertys, engagés à plusieurs reprises chez les Rancy et les Houcke, figurent parmi les meilleurs artistes à avoir utilisé cet accessoire dans les airs. L'échelle peut, enfin, s'avérer un accessoire clownesque, notamment dans les entrées des " tapissiers " et " de l'eau ".
Aux chaises et aux échelles, un autre accessoire de piste doit être ajouté ou associé d'une façon incontournable. C'est ce que nous verrons durant la semaine à venir, l'occasion pour nous de rebattre une nouvelle fois l'ordre des cartes entre équilibrisme, cascades et sauts....