G comme Guerre : de la sphère d'acier aux otaries (1er mars 2019)

Il n'aurait certainement pas déplu à Armand Guerre de présenter les " phoques et lions de mer " d'Alphonse Rancy s'il avait pu le faire. Mais voilà, en 1906, ce fils de trapéziste n'avait que huit ans et de toute façon, il débuta dans un numéro d'acrobate casse-cou à vélo et ensuite à moto dans une sphère d'acier - eh oui déjà ! - avec son frère et son beau-frère au sein de ce que l'on appelait tout simplement le trio Guerre, un numéro qui fut d'ailleurs engagé au " Cirque Napoléon Rancy " en 1922 . A l'arrêt de ce type de présentation suite à un accident, il se consacra au dressage des otaries, se rendant particulièrement célèbre grâce à deux d'entre elles, Charlot, puis vingt-deux ans plus tard, Oscar, qui fut la première otarie au monde à se tenir sur les nageoires arrières et faire quelques pas, et certainement la plus célèbre de France. Parmi ses autres protégées, il y avait encore Norma qui jouait l'hymne américain à l'harmonica et Bonzo qui fumait la pipe. Armand Guerre travailla d'abord au " Luna-Park " de la Porte Maillot où il devint très vite l'attraction vedette, puis chez " Ringling " aux U.S.A., au    " Lido de Paris " et en bien d'autres lieux célèbres où il obtint à chaque fois le succès escompté. Il était logique qu'Henry Rancy l'engage dans son établissement, toujours à l'affût de numéros vedettes et de nouveautés. Ce fut en 1953, 1958 et 1960 que les spectateurs purent l'applaudir sur cette piste de renom, présentant ses otaries " presque humaines " et dont ce maître du dressage des animaux marins  comparait d'ailleurs le dressage à celui des chiens à ceci près qu'il n'était point besoin de leur enseigner deux exercices qu'elles faisaient naturellement, à savoir la tenue d'objets sur le nez et la jonglerie grâce à leur cou extraordinairement souple. Il n'en expliquait pas moins que pour gagner l'amitié des otaries, il devait répéter quatre à cinq heures par jour durant plusieurs mois et offrir un poisson après chaque exercice effectué.
Armand Guerre présenta ses otaries jusqu'en 1982, année de son 85ème anniversaire avec May, sa seconde épouse, qui n'était autre que Catherine di Léo, la fille de Luigi di Léo, virtuose cycliste. Ceux-ci, plus connus sous le nom de Maurice and May ont été vus aussi chez " Rancy " et ce, à plusieurs reprises, notamment en 1956 dans le spectacle du centenaire....