Je pensais que cet article sur Rofix était inédit :
Rofix, dit " l'homme au menton d'airain ", avait - c'est lui même qui le disait - mis sept années avant d'arriver à placer un canon sur son menton, lui qui, comme vous l'avez compris, était un " homme fort ". Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, le poids n'était pas la seule difficulté, il fallait aussi faire tenir le fameux tuyau d'airain, et ce ne fut donc qu'au bout de tout ce temps qu'il parvint à trouver le secret de l'équilibre stable. Le plus grand travail a été fourni par le menton bien sûr, mais aussi par les reins. Il ne faut pas oublier que la déflagration fournie par le canon provoquait une forte vibration et un déplacement d'air lesquels augmenter encore la difficulté de l'exercice. Après avoir inventé ces manoeuvres d'artillerie d'un nouveau genre, Rofix exécutait le tour du piano qui étonnait pourtant toujours davantage le public Il est vrai s'il pesait cent cinquante kilos, auxquels il fallait ajouter le poids de la pianiste qui n'excédait pas en général cinquante à soixante kilos, tout en sachant que lorsque la musicienne jouait, la pression devenant formidable, le poids était presque doublé. Évidemment, tout ceci ne se fit pas sans incident, voire accident. Depuis les simples blessures au menton jusqu'au décrochement de la mâchoire, Rofix évitait de travailler plus d'une fois par jour afin de ménager son corps et son cerveau aussi. Car contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'artiste éprouvait une grande lassitude, y compris cérébrale, lorsqu'il sortait de scène ou de piste. Enfin, évitant de trop faire travailler ses biceps, car il avait besoin d'autant de légèreté que de force, l'artiste ne s'entraînait qu'avec des haltères de petites dimensions et ne mangeait que des viandes froides sans légumes, tout en ne buvant jamais d'alcool. Gymnastique suédoise, sobriété, nourriture simple, voilà, en somme, ce qui était indispensable pour devenir un bon " homme d'airain ". Rofix parut au " Cirque Rancy " en 1904, au moins à Genève. Pour être complet, je rappellerai que le fils de Rofix, Little Rofix, qui a déjà été l'objet d'un article de la " Mémoire des Rancy ", n'a pas repris le numéro de son père, excellent dans une prestation de cacades sur table.
Jusqu'au jour où j'ai retrouvé celui-ci dans les archives de la " Mémoire des Rancy " :
Il se définissait comme équilibriste de profession. Il était, en réalité, un redoutable athlète doté d'une force extraordinaire qui, en son temps, fit courir les foules dans les établissements que ce soit de music-hall ou de cirque où il passa. Des " Folies Bergères " à l'"Olympia " de Paris, du " Cirque Miniature du Jardin de Paris " au " Cirque Rancy " de Genève en 1904, Rofix démontrait avec éclat la supériorité de la mâchoire inférieure. Il portait, en effet, sur son menton une table massive, un piano agrémenté d'une fort jolie pianiste, un canon et une quantité d'autres objets d'un poids non négligeable. Prodigieux et admirable artiste, il travaillait, dit-on, simplement et sans " chichi ", ressemblant étonnamment à Henri Dreyfus, dit Fursy, qui fut parolier de nombre de chanteurs du début du XXème siècle, mais aussi gérant ou propriétaire de plusieurs cabarets dont le célèbre " Chat Noir " qu'il reprit en 1897 et rebaptisa " La Boîte à Fursy ".
Que faire dans ce cas là ? Une synthèse des deux bien sûr, et c'est elle que l'on retiendra :
Rofix, dit " l'homme au menton d'airain " - c'est lui même qui le disait - avait mis sept années avant d'arriver à placer un canon sur son menton, lui qui, comme vous l'avez compris, était un " homme fort ". Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, le poids n'était pas la seule difficulté, il fallait aussi faire tenir le fameux tuyau d'airain, et ce ne fut donc qu'au bout de tout ce temps qu'il parvint à trouver le secret de l'équilibre stable. Le plus grand travail a été fourni par le menton bien sûr, mais aussi par les reins. Il ne faut pas oublier que la déflagration fournie par le canon provoquait une forte vibration et un déplacement d'air lesquels augmenter encore la difficulté de l'exercice. Après avoir inventé ces manoeuvres d'artillerie d'un nouveau genre, Rofix, qui portait sur son menton une table en bois massif ainsi qu'une quantité d'autres objets d'un poids nbon négligeable, exécutait aussi le tour du piano qui étonnait pourtant toujours davantage le public. Il est vrai s'il pesait cent cinquante kilos, auxquels il fallait ajouter le poids de la pianiste qui n'excédait pas en général cinquante à soixante kilos, tout en sachant que lorsque la musicienne jouait, la pression devenant formidable, le poids était presque doublé. Évidemment, tout ceci ne se fit pas sans incident, voire accident. Depuis les simples blessures au menton jusqu'au décrochement de la mâchoire, Rofix évitait de travailler plus d'une fois par jour afin de ménager son corps et son cerveau aussi. Car contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'artiste éprouvait une grande lassitude, y compris cérébrale, lorsqu'il sortait de scène ou de piste. Enfin, évitant de trop faire travailler ses biceps, car il avait besoin d'autant de légèreté que de force, l'artiste ne s'entraînait qu'avec des haltères de petites dimensions et ne mangeait que des viandes froides sans légumes, tout en ne buvant jamais d'alcool. Gymnastique suédoise, sobriété, nourriture simple, voilà, en somme, ce qui était indispensable pour devenir un bon " homme d'airain ". Des " Folies Bergères " à l'"Olympia " de Paris, du " Cirque Miniature du Jardin de Paris " au " Cirque Rancy " de Genève en 1904, Rofix, qui se définissait comme un équilibriste de profession, fit courir les foules en son temps dans tous les établissements de cirque ou de music-hall où il passa. Prodigieux et admirable artiste, il travaillait, dit-on, simplement et sans " chichi ", ressemblant étonnamment à Henri Dreyfus, dit " Fursy ", qui fut parolier de nombre de chanteurs du début du XXème siècle, mais aussi gérant ou propriétaire de plusieurs cabarets dont le célèbre " Chat Noir " qu'il reprit en 1897 et rebaptisa " La Boîte à Fursy ". Pour être complet, je rappellerai que le fils de Rofix, Little Rofix, qui a déjà été l'objet d'un article de la " Mémoire des Rancy ", n'a pas repris le numéro de son père, excellent dans une prestation de cacades sur table.
Outre le mot " menton ", un autre point commun entre ces deux articles qui n'en font désormais plus qu'un est le mot " piano ". Cela tombe bien puisqu'il sera justement question de ce dernier au cours des jours qui viennent....