" Ces gens-là ont-ils les paumes des mains, les plantes de pieds, le crâne aimantés ? Il est permis à tout être raisonnable de le croire...." ? C'est ainsi qu'un journaliste évoquait en 1936 la troupe des Bédini-Tafani, alors qu'elle se produisait cette année-là au " Cirque Bureau ".
Cette troupe était issue de l'union de deux familles circassiennes italiennes, celle des Bédini, qui tenait sa renommée de l'acrobatie équestre, et celle des Tafani, qui évoluait plutôt au sol. A l'origine, elle était composée d'un homme, d'une femme et de trois jeunes garçons, tous également beaux, élevés suivant les meilleurs principes de l'acrobatie, et qui se livraient à une prestation de main-à-main impeccable et très forte, réalisée avec un souci d'équilibre, d'harmonie et de proportions qui leur faisait honneur. A ces exercices, les cinq artistes avaient ajouté à leur numéro jeux icariens et équilibres sur échelles. Parmi les trois garçons, figurait un certain Paolo, jongleur équilibriste franco-italien, descendant des Bédini, né en Russie en 1914, et qui effectuait par ailleurs sa propre prestation de jonglerie. " Paolo est quelqu'un d'extraordinairement doué, et qui, à vingt ans, a atteint la perfection dans son art de jongleur équilibriste. Il en a la maîtrise absolue. Il ne peut connaître de rival, sauf pour certains exercices de pur équilibre....chez le phoque. On aurait jamais pu croire qu'un homme égale jamais l'adresse souple, l'infaillible équilibre lorsqu'il joue au ballon avec son maître. Paolo, non seulement, égale comme équilibriste le phoque le mieux stylé, mais le dépasse. Il y met d'ailleurs beaucoup d'esprit. Mais où Paolo reste roi absolument sans partage, c'est lorsqu'il est jongleur. C'est alors qu'il va rejoindre l'artiste de l'Antiquité qui jonglait avec six boules. L'incroyable est que Paolo puisse être d'une adresse incomparable et d'une grande force musculaire et acrobatique. Lors de son numéro de jonglerie, il accomplit en matière d'intermèdes des sauts périlleux....". Voilà comment l'édition nantaise de l' " Ouest-Eclair " parlait, toujours en 1936, de Paolo Bédini qui par la suite, poursuivra sa propre carrière en solo, tandis que les Bédini-Tafani, réduits à quatre, et dont les membres se renouvelleront bien entendu au fil des années, continueront à leur tour leur chemin, se concentrant alors plutôt sur les jeux icariens.
C'est ainsi qu'on les retrouvera chez " Napoléon Rancy " en 1956, 1958 et 1959. Quant au jongleur Paolo que d'aucuns comparait au grand Rastelli, les fidèles lecteurs de la " Mémoire des Rancy " savent déjà pour avoir lu " P comme Paolo ", qu'il parut à deux reprises dans le même établissement, en 1946, 1959 et en 1964 à Rouen....
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