Oui, il y a bien mille façons de jouer du piano, tout au moins au cirque ou au music-hall, de la plus classique à la plus originale. Je vais vous en proposer quatre d'entre elles au cours de la semaine.
La plus classique est évidemment avec les mains. C'est ce que fit notamment le petit Robert Conche, un nom familier des lecteurs de ce blog, chez " Jean Houcke " en 1926.
Certains n'avaient d'autre choix que de jouer du piano avec les pieds, et pour cause : ils n'avaient plus de mains. C'était le cas d'Elroy que présentèrent les cirques " Napoléon " et " Alphonse Rancy " en 1927 et 1929.
Equivalents des mains et des pieds humains, les pattes pouvaient également servir à jouer du piano. On parle ici de la race canine bien entendu, et c'est l'un des caniches de Denise Rancy qui s'en chargea que ce soit au " Cirque Rancy " ou sur bien d'autres scènes et pistes du monde entier, mais encore d'un éléphant, celui de Hans Kossmayer chez " Napoléon Rancy " (photo et texte ci-dessous), mais aussi celui de Monsieur Rossi chez Alphonse Rancy " en 1925, chez " Jean Houcke " à Amiens en 1928 et 1931, et, enfin, au " Teatro-Circo Olympia " de Barcelone (direction artistique André Rancy) en 1929, Monsieur Rossi ou sa fille qui présentèrent également un cheval pianiste. Je vous laisse découvrir l'année de sa parution chez " Jean Houcke " à la lecture de l'article.
Si je vous dit que Karl, accompagné à ses débuts de sa soeur Julie, avait rendu des mules plus que jamais récalcitrantes et faisait aussi le clown, que Willy et Hans étaient les spécialistes des éléphants, que Willy fut d'ailleurs tué par l'un de ceux-ci, que Hans avait aussi dressé des chimpanzés, et que Wenzel avec son fils Douglas, menaient des chevaux, vous aurez compris que j'évoquais là les frères et soeur Kossmayer, descendants d'une longue lignée de dresseurs allemands.
Chez " Rancy ", seul Hans fut un jour engagé et même à deux reprises.... Ce fut en 1957 et 1959 au " Cirque Napoléon Rancy ", où il présentait un éléphanteau nommée " Bérolina ", un pachyderme qui avait la particularité d'être musicien, pianiste, trompettiste, et jouait également de l'harmonica.
Sachez, pour la petite histoire, que Hans Kossmayer avait épousé en 1948 Hélène Althoff, elle-même ex épouse d'Oskar Hoppe, et que le couple avait possédé en 1956 un éphémère " Cirkus Apollo ", avant d'être à nouveau engagé sur diverses pistes européennes, dont celle des Rancy, et de s'occuper finalement de restauration dans des parcs safaris.
Voilà donc le parcours résumé d'Hans Kossmayer, dont le nom de famille est venu lui aussi s'ajouter à tous les autres patronymes illustres du cirque international qui ont un jour posé leurs valises sur les pistes de ce qui fut le "doyen des cirques"....

Revenons enfin à l'homme avec le Colonel Bordeverry qui, quant à lui, utilisait une carabine pour appuyer sur les touches de son piano. Certainement la façon la plus originale d'interpréter des morceaux de musique avec le soutien d'une véritable pianiste quand même.
Alors, oui, je sais, tous ces artistes, ou presque - ce n'est pas le cas de Robert Conche - ont déjà été évoqués ici, mais vous savez que la " Mémoire des Rancy " ne fait jamais dans la demi-mesure. J'espère ainsi que vous me donnerez votre accord à reproduire à nouveau quelques articles déjà publiés sans émettre de bémol....