Qu'il est passionnant de parcourir les archives des Rancy !
On y trouve des noms connus, certains illustres, d'autres beaucoup moins et d'autres encore totalement inconnus et qui pourtant, effectuaient des choses tout à fait remarquables, voire extravagantes, sur la piste. C'est le cas d'un certain colonel Gaston Bordeverry, un français qui, en 1904, pour la dernière saison du cirque de l'Avenue de Saxe, mais aussi tout au long de la tournée du " Cirque Rancy ", jouait du piano à coups de carabine. Après avoir tiré en quatre secondes, montre en main, une vingtaine de coups de pistolet qui atteignaient chacun leur but, l'artiste imaginait une nouvelle cible, un piano devant lequel était d'abord assise une charmante personne qui n'était autre que sa fille et qui, de ses blanches mains, jouait un langoureux motif, avant que le colonel ne logeait dans l'instrument, lorsque celle-ci s'arrêtait de jouer, autant de balles de carabine qu'il y avait de notes sur la partition, lesquelles venaient frapper une à une les touches du clavier sonore remplaçant ainsi les doigts de la pianiste. Il est à noter que Bordeverry, très habile aux armes à feu, n'avait aucune formation musicale particulière et on raconte qu'il lui fallut plusieurs mois pour apprendre à jouer " Cavalliera Rusticana " de Pietro Mascagni, son morceau de prédilection, datant de 1890. Il avait créé l'instrument avec l'aide du facteur parisien Lucien Burgasser, un instrument qui paraissait tout à fait ordinaire en apparence extérieure, style piano à queue droit, mais qui, à l'intérieur, comportait, en réalité, un merveilleux mécanisme. La cible était un cercle de carton situé sous le clavier et comportant des orifices de différentes tailles. Derrière se tenait une boîte qui permettait de reproduire les sons. entre deux était interposée une planche de bois d'un pouce d'épaisseur. Cette cible était mobile et, bien sûr, devait être remplacée tous les deux à trois jours. Si, par malheur, il la ratait, la boîte placée derrière était difficilement ratable et permettait de faire retentir la même note. Quant aux balles, elles étaient spéciales aussi, devant rester silencieuses lorsqu'elles frappaient leur cible. Sans poudre, elles contenaient ainsi un composant chimique dont la nature resta toujours secrète, de telle manière à ce qu'elle ne produisait ni bruit ni fumée ....
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