Documents issus du livre " Les Rudi Llata Clowns de Légende Clowns de rêve " de Gérard Gagnepain et provenant de la " Collection Rudi Llata "
Il serait certainement plus facile ou moins fastidieux de citer les artistes ou les numéros qui ne se sont jamais produits chez les Rancy.
Ce ne fut pas le cas des Rudi Llata qui se produisirent chez " Napoléon Rancy " au cours de l'un des deux spectacles rouennais de 1963. Ces célèbres clowns d'origine ibérique figuraient d'ailleurs, l'année suivante, sur la couverture de l'album-souvenir de la saison amiénoise de ce même établissement sans toutefois faire partie du programme. Le nom de Rudi provenait, en réalité, des deux premières lettres des noms des deux parents (Ruiz et Diaz), de Nolo, le " blanc " et de Pepi, l'un des augustes. Quant à Llata, il provenait du patronyme de Joselito, alias José Llata Fernandez, époux de Maria Ruiz Diaz, et donc soeur de Nolo et Pepi. Originaires de Santander, ils furent découverts en France au " Cirque d'Hiver ", en 1951, où ils étaient alors présentés comme les " meilleurs clowns espagnols. Les Rudi Llata qui comptèrent en leur sein et selon les saisons, jusqu'à cinq, sept, voire huit membres apparentés ou non, comme Léonardo Fernandez de Lago (Léo) qui sera plus tard remplacé par Manuel Ruiz Diaz, fils de Nolo, l'étaient incontestablement, et même davantage, puisqu'on peut les considérer comme étant l'une des meilleures compagnies clownesques de son temps, voire de tous les temps. Ils surent plaire et surprendre dès leur entrée en piste, et susciter l'intérêt par des rebondissements d'action tout au long de leur prestation. Leurs costumes retinrent aussi l'attention : celui de Nolo, le " blanc ", s'apparentait à une tenue de toréador, et c'était, je crois, la première fois que paraissaient deux augustes sosies, tant par leur maquillage que par leur tenue. Très vite, un courant de sympathie se tissa entre le public et le trio. Par ailleurs, le leitmotiv " C'est mon frère ", que lançait Joselito d'une voix faussement enfantine pour désigner son partenaire, y ajoutait une sorte de complicité supplémentaire. Leur qualité de musiciens, et de quels musiciens il s'agissait, fut aussi très appréciée. Pour eux, l'interprétation d'un air n'était pas une fin en soi, mais une vraie suite à leur entrée, celle-ci s'enrichissant souvent de danses sans jamais oublier de rester au service de la clownerie. Après avoir été, à juste titre, considérés comme des maîtres hilarants dans leurs entrées à matériel dont ils furent, pour la plupart, les créateurs (" le robot boxeur ", " le distributeur ", " le restaurant automatique "), deux membres de la troupe, Rudi et Pepi, se retirèrent. Resté seul, Joselito reforma, avec les Martini (Lorenzo Massot et Manuel Valles), vus chez " Sabine et " Napoléon Rancy " en 1972, la compagnie des Martini Llata, appréciée chez " Pinder-Jean Richard " en 1974 et 1975. Puis, cette association prit fin à son tour en 1980. Joselito, fidèle à une vocation qui était sa vie, forma, sous la seule appellation de Llata, une nouvelle équipe avec Johnny Diaz en " blanc " et Fernando Alvarez, dit Pancracio, un ancien du " Cirque des Muchachos ". Bien plus tard encore, soit au cours des années 2000, des Rudi Llata refirent surface - ils eurent même leur propre établissement tournant essentiellement dans la région parisienne - compagnie formée en 1992 par Carmen, la fille de Pepi, Oslito, alias Oslo Hendricks, un américain du Sud, mari de Carmen, Pépito, fils de Pepi, et Rudi, le " blanc ", alias Neil Hendricks, lui-même fils de Carmen et Oslito....