V comme Victoria et Victoria Girls : du jazz entre les cycles (30 janvier 2025)

C'est une époque, le début du 20ème siècle, où le jazz commençait à recueillir un certain succès sur les scènes et même sur les pistes puisque les orchestres accompagnaient les numéros au son de rythmes issus de ce genre musical originaire du Sud des Etats Unis qui, il faut bien le dire, était bien différent de celui que nous allions connaître par la suite, mais avait pour point commun la présence d'instruments tels le piano, la trompette, le saxophone, la clarinette et le trombone, assistés d'un ou plusieurs chanteurs. Il vint même à l'idée de certains artistes de mêler les deux dans le cadre de la piste ou de la scène. Autrement dit, au cirque ou au music-hall, ils effectuaient leur prestation parmi les membres d'une formation de jazz directement présente dans le cercle de sciure ou sur les planches. C'était le cas des Victoria, des acrobates cyclistes formant une troupe composée de trois gracieuses femmes et de deux cavaliers masculins, troupe dans laquelle, sans toutefois effectuer de prouesses acrobatiques, ils réalisaient tours et évolutions, sortes de danses sur cycles, aux sons rythmés d'un jazz band humoristique mené par le clown Noni. On vit les Victoria au " Cirque Napoléon Rancy " en 1921 et chez son frère Alphonse en 1923. Plus tard, toujours sous la férule de Noni, le numéro se scindera en deux attractions distinctes. Il y aura, d'une part, l'orchestre comique sous le nom de Golden Sarabanders, et, d'autre part, le numéro de cycles des Victoria Girls avec, à sa tête, Miss Dolly Victoria. Les spectateurs les plus perspicaces pouvaient alors aisément reconnaître parmi ces dernières les " girls " devant le jazz band....