D comme Dresseuse de Panthères : Arlette Grüss (17 mars 2025)

Ce n'est pas de la grande directrice du cirque qui porte son nom dont je veux vous parler aujourd'hui, établissement magnifique en tous points tant par la qualité de ses spectacles que par l'organisation et le respect de son public, mais de l'artiste. Arlette Grüss fut, en effet, avant d'être meneuse de cirque et d'hommes, une meneuse de panthères et de léopards, l'une des seules femmes à avoir dompté ce type d'animaux sur les pistes. Seule, puis avec son second époux, Georges Peurière, plus connu sous le nom de Georgika Kobann, ancien garçon de cage de " Francki " et du " Grand Cirque de France ", elle reprit, à l'origine, le numéro de son frère Philippe quand celui-ci quitta un temps la piste pour la scène où il présenta un numéro canin, avant de revenir au cirque avec des chevaux. Avec Kobann, elle parcourut l'Europe entière. " Carl Althoff" , " Kerst Circus Ahoy ", " Bouglione " et j'en passe, furent les établissements où le couple se produisit toujours avec le même succès mérité tant cette entrée de cage se distinguait grâce à la témérité de ses protagonistes. En ce qui me concerne, ce fut chez " Amar " (Jean Roche) que je le vis pour la première fois en 1970 où Arlette succéda au cours de la saison au numéro d'ours de Barbara et Eugène Poludniak. Et puis, bien sûr, après une période de " vache maigre ", il y eût cet engagement chez " Albert Rancy " de Claudy Renotte en juin 1982. Ce fut Claudy en personne qui alla chercher Arlette Grüss et son époux dans leur remise de Bonneuil sur Marne. Le contrat avait été signé pour trois semaines à l'origine, autrement dit le temps du séjour lillois de l'établissement. Il durera, en réalité, trois ans, de 1982 à 1984. C'est Georgika Kobann qui présentait alors le plus souvent les panthères et léopards de son épouse, Arlette ayant justement effectué ses adieux à la piste, ou plutôt à la cage, au " Cirque Albert Rancy " un soir de juin 1982 dans la capitale des Flandres. Cela ne l'empêchera toutefois pas de présenter ponctuellement ses fauves certains soirs d'absence de son mari avec la bienveillance de Claudy. J'entends encore la voix de celui-ci me raconter cela: " Claudy, puis-je présenter ce soir les panthères ? ", disait Arlette.     " Mais, bien sûr Arlette. Vous le savez bien.... ", répondait alors Claudy qui m'a toujours exprimé le regret de n'avoir pu la revoir au temps où elle dirigea son propre cirque. Les autres soirs, elle se tenait fièrement près du tunnel. " Sauriez vous la reconnaître ? ", pouvait on lire dans le " programme papier " d'" Albert Rancy " de 1984. Eh bien voilà, la plupart du temps, c'est là qu'on pouvait la trouver....

Un extrait du programme " Amar " 1970 (direction Jean Roche)

Un extrait du programme " Albert Rancy "" 1984 (direction Claudy Renotte)